Un billet éclair au chocolat

Bonjour les gens,

Aujourd’hui, deuxième et ultime round de l’orgie alimentaire de 2009. J’espère que vous avez bien préparé vos estomacs car ce soir on rajoute le champagne et le gin tonic. Et de la musique. Du bruit. De la foule. Des filles désirables qui secouent leur brushing lisse fait pour l’occasion. Du fond de teint trop foncé. Presque orange. Ne manquent plus que les pastilles jaunes pour qu’elles ressemblent définitivement à Casimir. Et n’oublions pas ces messieurs. Sifflement d’admiration. On a fait péter le costume noir. La chemise blanche. Les restes de bronzage de cet été. Et le gel. Evidemment. Durcir sa chevelure permet probablement d’avoir un meilleur taux de pénétration dans l’air. Ou de se défendre en cas d’attaque. Comme un rhinocéros. Ou un éléphant. La soirée du Nouvel An est – pour les célibataires surtout – l’occasion de se mettre en vitrine pour l’année à venir. Détermination de votre valeur. Placement d’une étiquette. D’un code barre. D’un prix. C’est l’équivalent de la semaine de la mode. Ou plus populairement la grande parade de Mickey.

Ne croyez pas que je m’indigne contre cet état de fait. Je ne suis pas une révoltée de nature. Enfin pas contre… ça. Si je devais m’énerver contre quelque chose de futile, je choisirais le concept du don de surnom. Le surnom c’est la manière la plus subtile trouvée par votre entourage pour rire de vous sans provoquer de conflit. Ces derniers nieront et affirmeront que c’est « affectueux ». Que c’est « mignon ». Ou pire : que « ça vous va bien ». Il y a différents types de surnom. 3 grands genres. Je ne vais pas décliner en sous-genres car je n’ai pas trop le temps de détailler. Et je n’ai pas envie. Surtout. Commençons en fanfare. Le premier genre de surnom. S’apparente à des déclinaisons autour du prénom de base. Déclinaisons mielleuses de préférence. Cherchant à adoucir et à attendrir. Une Déborah devient une Débo. Debbie. Deb. Debochka. Bora-Bora. Un Fouad mute gentiment en Foufou. Fouadounette. Founemboule. Un Francis saute joyeusement de Cissou à Saucisse en passant par Franky. Ce n’est même pas la pire des options. Je procède par ordre. De plus en plus ridiculement douloureux.

Le deuxième genre de surnom. Les animaux. Les monstres gentils. Les peluches. Les jouets. S’adresse généralement à votre compagnon de vie sentimentale. On parle ici de canard. De lapin. Et de poulet. Parfois de doudou. De chouchou. Souvent des noms en –ou. Patou. Comme pour la précédente catégorie, il est question de rendre la conversation douce comme un nounours. Neuf. Le poil soyeux. Pas encore victime de la vésicule biliaire en formation d’une larve humaine gémissante. Ces surnoms sont prononcés du bout de lèvres en cul de poule. D’une voix inhabituelle. Suave. La tête penchée à droite. Ou à gauche. Mais penchée. Ça c’est obligatoire. En utilisant un surnom de cette catégorie, la bouche en cul de poule, la tête penchée, vous pouvez obtenir ce que vous voulez. « Doudou, tu vas me chercher mon sac »… Doudou va chercher le sac. En soufflant peut-être. Mais il se lève et y va. C’est le résultat qui compte.

… Ne nous égarons pas car le temps court comme une antilope poursuivie par 30 tigresses affamées. Nous arrivons donc à notre 3ème catégorie de surnom. La meilleure. C’est potentiellement le surnom qui, jamais, ne te sera retiré. Jusqu’à ta mort, les gens t’interpelleront avec. Un exemple. Le mien est Bouboule. Si vous me voyez dans la vraie vie, vous ne pouvez pas comprendre que ce nom m’ait été attribué. Parce que je suis bombesque. Je plaisante.

Bouboule. Alors pourquoi ce nom ? Je crois que c’est assez clair. J’ai eu une enfance… ronde. Grasse. De grosses joues rouges. Des petits cuisseaux. Une boule quoi. Comme il est question de surnom, le « boule » a été dédoublé. Ce qui donne « Bouboule ». A 10 ans, c’est une appellation rigolote. A 16, beaucoup moins. Je vous laisse imaginer à 26. Surtout en pleine rue. Un lancé de « Hey Bouboule, tu achèteras deux baguettes » devant un collectif de 45 lycéens rentrant de leur cours d’EPS, ce n’est pas facile à assumer. Les regards rieurs. Prêts à exploser en larmes. De discrets rires. Puis de gros pouffements une fois le dos tourné. Merci papa. Merci Maman. Maintenant c’est foutu. Tout le quartier m’appelle comme ça. Les jeunes en vacances me voient passer et se lancent des regards de connivence. L’air de dire « c’est Bouboule ». Je me rends compte en l’écrivant que cela me fait rire et ne m’énerve vraiment pas. Peut-être parce qu’à l’intérieur, je suis restée une Bouboule. Rougissante. Un peu complexée. Contente de ne plus ressembler à son nom de baptême ridicule.

… Sans transition. Je m’en vais et vous laisse réveillonner en paix. Je vous envoie des bisous de loin. Car on ne se connaît pas. Je n’ai pas envie d’attraper vos maladies.

C’est la fête. C’est une bonne occasion pour être désirables. Faites ce qu’il faut.

A bientôt les gens.

C.P.A.

2 Réponses to “Un billet éclair au chocolat”

  1. Est ce que je dois me sentir visee a propos du canard, lapin, autre????

    • Ben même pas en fait!! J’ai plein d’amis qui se donnent ces surnoms rigolos! 🙂
      Comme quoi… C’est vrai que j’ai abuse de ne pas avoir parle de « poussin »… ;-)!! J’espère te voir bientôt ma celinette et merci de rester une fidèle lectrice! Des bisous chaton. C. P. A.

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