Archive pour Cécile par accident

Faire des « trucs sales »

Posted in Introduisons nous..., Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , on septembre 29, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens !

Hier soir : un choc. Une grosse prise de conscience. Les yeux ronds d’étonnement. Les sourcils froncés. La bouche qui lâche un « Oh ! » muet.

Hier soir : une scène de vie familiale tout à fait ordinaire qui m’a donné à penser. Qui m’a imposé une série d’images mentales angoissantes. Qui m’a mis devant une évidence incontestable. Qui (au passage) m’a mis dans un embarras profond.

Hier soir : une phrase. Quelques mots.

Hier soir : Les Zerbib Sépharades au grand complet. Le Papa. La Maman. Les enfants. Le gratin dauphinois fumant. La baguette croustillante. Le soir qui tombe plus tôt qu’avant. Les lampadaires de la rue allumés et clignotant comme les néons d’un sex-shop de la rue Pigalle.

Le frère qui ne dit pas grand-chose mais qui n’en pense pas moins.

La sœur qui dresse le portrait acerbe de son collègue ridicule. Le genre de collègue mesquin et misérable persuadé qui vous en voulez à son poste. A sa carrière. A sa chaise de bureau. A ses tickets restaurants. Le genre de collègue prêt à vous tirer dans les pattes pour vous voir tomber devant tout le monde. Le genre de collègue qui porte des chapeaux haut-de-forme, non parce que c’est à la mode, mais parce qu’il espère en lancer une. Il espère seulement parce qu’il n’a pas suffisamment de personnalité ou de charisme pour avoir l’effet d’une vague sur la foule. Le genre de collègue qui essaie de faire croire à tous les autres qu’il est capable d’établir des devis très élaborés, d’écrire des notes de service, de téléphoner à son client hongkongais en chinois et d’écouter des podcasts d’introduction à la philosophie grecque… Et tout ça, en même temps !

Le père qui est persuadé de s’être acheté un « sac de sport » alors qu’en réalité, il s’agit d’un petit sac de voyage pour femme. Le père qui réalise son erreur lorsqu’il ouvre le dit sac et découvre un petit miroir amovible à l’intérieur. Le père qui cherche à le revendre à une des femmes de la maison.

Moi qui parle de moi. Moi qui parle de cinéma. Moi qui parle de ce dont je vais parler ici. Moi qui alimente la verve négative de ma sœur. Moi qui communique par expression faciale avec mon frère pour savoir s’il va bien. Il va bien. Moi qui me moque du sac de mon père et l’appelle « Madame Zerbib ». Moi qui refuse de lui racheter son sac et réussi à me le faire offrir.

Hier soir : le silence anormal de Maman. La présence muette de Mimiche. Elle ne dit rien. Ne commente rien. Elle nous regarde tous. Un à un. Moi l’égocentrique. Ma sœur la mégère de bureau. Mon frère le mime Marceau. Et mon père Madame Zerbib Bis. Elle ne se manifeste pas. Elle est présente néanmoins. On la sent dans la pièce. Elle est comme le plus gros canon dans un musée de l’armement. Elle a beau ne pas tirer de boulet, elle est là et le monde gravite autour d’elle.

Et soudainement, Mimiche a parlé. Une phrase très simple. Nous l’avons tous écoutée avec attention. Alors qu’elle n’était pas destinée à tous les acteurs de la vie zerbibienne. Quelques mots élémentaires. Fondamentaux. Essentiels. Pour Papa Zerbib. Pour Madame Zerbib Bis. Pour celui qui prend un vanity case pour un sac de bonhomme. Pour celui qui ne parvient pas à dire le mot « sandwich » sans hésiter. Pour celui qui est toujours en avance au rendez-vous et se plaint de ceux qui se contentent d’être à l’heure. Pour celui qui regarde Walker Texas Ranger le dimanche et chante le générique dans un anglais imaginaire. Pour celui qui fait les courses sans la liste que tout le monde lui promet depuis des années. Pour celui qui fait des surprises mais a toujours du mal à les offrir avec adresse.

Quelques mots gentils et caressants. C’est très gentil ce que tu as fait… Faut que je t’en parle tout à l’heure… « Ce qu’il a fait » ? Qu’est ce qu’il a fait de gentil ? Ouais, quoi ? « Je t’en parle tout à l’heure » ! « Tout à l’heure » ! Sans nous ? Pourquoi sans nous ? Pourquoi ne pas parler là  et maintenant ? Pourquoi ? Tandis que mon frère et ma sœur n’ont pas réagi, toutes ces questions se bousculent dans ma tête. Pourquoi sans nous ? Qu’ont-ils à se dire qu’on ne pourrait pas entendre ? Qu’on ne pourrait pas écouter ? Qu’y a-t-il à cacher ? Qu’y a-t-il de secret ?

… Et c’est là que j’ai réalisé que mes parents étaient un couple. Juste un homme et une femme. Et que donc, ils se racontaient et faisaient des choses que nous, leurs enfants, ne saurions jamais. Je sais que cela est un fait évident mais… Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je n’y avais jamais pensé. Puis, ma sœur s’est réveillée. Pas comme je l’aurais imaginé d’ailleurs. Elle a lâché le mollet de son collègue détestable et a pris mon rôle habituel de trublion impertinent.

 

Pauline : « Vous allez parler de quoi ? C’est quoi l’histoire ? Vas-y racontez ! Allez ! Papa !! Maman !! (Ma sœur est la plus jeune de la fratrie. Elle est persuadée qu’un bon « Allez ! Papa !! Maman !! » peut les faire céder. Elle avait raison jusqu’à ses 5 ans. Depuis, les choses ont changé. Il faudrait qu’elle pense à trouver une autre parade…)… Oh ! Ca y est !! Je sais !! (Après le caprice enfantin, on passe à la technique de l’humiliation) Vous parlez de « trucs sales » !! Aaaah !! Papa et Maman font des « trucs sales » !! (Pour info : la technique de l’humiliation ne fonctionne que sur des adolescents. Pas sur des parents. Les parents s’en foutent éperdument. Ça peut même les faire rire…)

 

… Des « trucs sales ». Deuxième coup dur de la soirée. Papa et Maman font des « trucs sales ». Oui, j’ai 27 ans. Oui, je suis une adulte. Oui, je ne suis pas tombée de la dernière pluie. Néanmoins, j’ai toujours autant de mal à imaginer mes parents en train de… En train de… En train… Enfin vous avez compris. J’espère que vous avez saisi car je ne l’écrirai pas. Je ne peux pas. Je n’arrive pas à le dire. Je ne pourrais l’écrire non plus. Pourtant quand on y réfléchit bien, c’est plutôt naturel. Normal même. Sachant qu’ils sont mariés depuis plus de 30 ans. Ouais. Hum. Je veux bien concevoir qu’ils nous aient « fabriqués ». Mais pas plus. Je ne veux rien savoir de plus. Je ne veux pas y penser. Je ne veux plus y penser. Parce que c’est bizarre. Parce que ce sont mes parents. Parce que c’est ma maman. Parce que c’est mon Papa. Parce que dans ma tête, ils n’existent pas sans nous. Alors qu’en analysant la situation, ce serait plutôt le contraire… Ben oui. S’ils n’avaient pas fait… S’ils n’avaient pas… Vous voyez… Des « trucs sales »… Vous voyez ? Ben… Nous… Les trois… Le mime Marceau… Moi… Et la mégère… Eh ben… Eh ben rien, quoi. Bref.

Depuis hier soir, je suis parasitée par cette idée. Ces « trucs sales » que je ne veux pas formuler. Je cherche un moyen de sortir du tourbillon de mon esprit tourmenté. Je me creuse les méninges. Je fais le ménage. Je nettoie la vaisselle. Je regarde un bon film de fac de cinéma. Je l’observe, le scrute, le décortique comme un poisson que je devrais donner à manger à un enfant de trois ans (c’est l’effet pervers des études de cinéma ça… On ne regarde plus jamais un film innocemment. On y analyse toujours tout. On y décode le soubassement idéologique. On y intègre le contexte. La vision du réalisateur. Et je vous en passe des vertes et des pas mûres. En gros et pour résumer : la vision d’un film peut susciter autant d’efforts intellectuels que la résolution d’un problème de mathématiques de maîtrise. Qui l’eut cru…). Je lis un livre entier. Je bois 2 litres d’eau. Je les évacue dans la foulée. Je fais brûler de l’encens. J’écoute la conversation de ma voisine. Je balance un caillou sur le chat noir qui a décidé de s’établir sur le rebord de MA fenêtre (c’est MA fenêtre ! Si j’avais voulu un chat, je m’en serais payé un. Pas un comme celui-là. Je l’aurais pris orange. Zébré. Pour aller avec la couleur de ma chambre. Et celle de mon écharpe préférée). Rien n’y fait. Je ferme les yeux. Des « trucs sales ». Mes parents. Beurk. Des « trucs sales ». Ma maman. Des « trucs sales ». Mon Papa. Des « trucs sales ». Mon Papa et ma Maman. J’étais perdue. J’étais dégoutée. J’étais à deux doigts de me convertir au catholicisme pour entrer dans les ordres. Et par la même occasion, arrêter de songer à ces idées mal placées.

… Et lorsque je ne m’y attendais plus, j’ai eu un éclair de génie. Faire une liste. Une liste de « trucs sales ». Histoire de conjurer le sort. Histoire d’élargir mon champ de saleté. Histoire de rigoler un peu. Histoire de lâcher mes parents 5 minutes (afin qu’ils puissent… Ah non ! Je n’y arrive pas ! Même pour rire, je n’arrive pas à… Ah non, je ne peux pas !!).

Alors on y va. Je me lance. Je commence ma liste (non-exhaustive et non classée, cela va sans dire) de « trucs sales » :

1/ Lire son journal aux toilettes.

Oh que oui, c’est une chose sale ! Oh que oui ! Probablement une des pires. Pourquoi ? Parce que vous êtes aux toilettes. Et si vous y êtes, ce n’est pas pour rien. Tout le monde n’est pas comme mon frère. Mon frère qui profite de ses « pauses-pipi » journalières pour s’isoler et réfléchir. Pas du tout pour y déposer ses détritus corporels. Ouais. Reprenons. Généralement, si vous êtes aux toilettes, c’est pour vous libérer de vos humeurs. Humeurs sales. Bon. Si vous prenez un journal dans vos mains, le journal en question devient sale. On est d’accord. L’entreprise est d’autant plus « sale » si le journal n’est pas originellement posé sur une étagère ou un petit meuble prévu à cet effet. Car si ce n’est pas le cas, le journal est négligemment posé sur le sol. Vous ne me contredirez pas si je vous souligne le fait qu’il existe des surfaces bien plus propres que des sols de toilettes. Conclusion : j’ai raison. Lire son journal aux toilettes est un « truc sale ».

N.B. : D ans ce point, je tenais également à intégrer les journaux se trouvant sur Internet. En effet, avec le développement accru des nouvelles technologies, il n’est pas rare de voir des jeunes personnes se rendre dans le « lieu de solitude » accompagnés de leur ordinateur ou portable. Je tiens d’ailleurs de source sûre qu’un de mes plus fidèles lecteurs et ami (soyons honnête, la majorité de mes lecteurs sont des gens de mon entourage… J’ai de la chance, j’ai des dizaines de milliers d’amis…) lit mon blog dans ses toilettes en rentrant de son lieu de labeur. Bien que je sois extrêmement flattée d’être la première distraction « détente et croisière » du mercredi de ce charmant jeune homme, je ne trouve pas que cela soit bien hygiénique. Je te le dis Monsieur A. ! Tu fais un « truc sale ». Après avoir commis cette dégueulasserie, j’ose espérer que tu nettoies ton objet technologique avec une lotion hydro alcoolique de bon aloi. Si ce n’est pas le cas, sache que je te juge de mon œil puissant. Je te vois. Tu es assis avec le pantalon baissé sur la cuvette. Et ce n’est pas joli à regarder si tu veux savoir. Alors tu vas finir ta petite affaire. Tirer la chasse. Te laver les mains. Astiquer ton portable. Et finir de le lire sur ton canapé avec un bon gros verre de Coca dans ta main disponible. On n’est pas mieux comme ça ? Hein ! On n’est pas mieux ?

2/ Donner un surnom ridicule à quelqu’un devant une foule. Explication. Il y a quelques jours, j’ai pris le RER pour… Pour aller quelque part. Peu importe où. Bref. J’étais là. J’étais tranquille. Je ne faisais rien. Puis, un couple s’est installé devant moi. Elle, un peu moche mais insuffisamment pour que cela se remarque au premier coup d’œil. Lui, original et flippant car semblant sortir tout droit d’un cauchemar de David Lynch. Un couple qui, somme toute, était relativement bien assorti. Qui plus est, ils avaient l’air de bien s’entendre. Ils ne se parlaient pas. Ils n’avaient pas l’air d’en avoir spécialement besoin. A mon avis, ils communiquaient par morse oculaire, tant et si bien que les gens de l’extérieur ne pouvaient pas les comprendre. Du moins au début. Car après 5 bonnes longues minutes de silence laborieux, Madame a commencé à se manifester. Et à attirer mon attention à la base portée sur les chiffres et références notés en fluo le long des rails de RER. Elle débuta sa phrase par un « Dis donc, mon petit cadeau, je t’ai dit que Fred avait essayé de… » (Blablabla, on se moque de la suite). Elle l’avait appelé « Mon petit cadeau ». Je peux vous assurer qu’en voyant la tronche du mec, j’ai beaucoup de surnoms qui me sont passés par la tête mais certainement pas « Mon petit cadeau ». Peut-être « mon canard ». Ou « mon ourson ». Ou « mon marcassin ». Pas « mon cadeau ». On ne peut pas offrir un cadeau pareil à quelqu’un, même pour rire. Je veux bien imaginer que D-ieu a un super sens de l’humour, mais tout de même… Enfin, tout ça pour dire qu’elle n’a pas arrêté. Et mon « petit cadeau » par ci, et mon « petit cadeau » par là. Résultat : la moitié d’un wagon de RER mort de rire et les regardant d’un air goguenard. Le type nous jetait des coups d’œil embarrassé. Il avait bien conscience de n’avoir en rien l’air d’un « petit cadeau ». Et ça, je trouve que c’est un « truc sale ». Ouais. Je ne supporterai pas que mon copain m’appelle sa « blonde ». Ca serait ridicule. Et ce qui est ridicule ou humiliant est « sale ».

 

3/ Casser l’ambiance d’une fête… qui n’est pas la sienne. Je vous laisse regarder « Festen » pour vous donner un aperçu de la pire manière de pourrir une réunion joyeuse de personnes. Vive les films danois. Ou Suédois. Enfin, les films des pays de tout en haut. Où il fait de la neige et des fjords.

 

4/ Secouer son tapis de salle de bain sur son balcon… Sachant qu’il donne sur la terrasse de la voisine du dessous. Exploit réalisé par… moi. J’ai honte. Je me suis excusée. Je lui ai même offert des fleurs. Néanmoins, dès que les vacances arrivent et que je sais qu’elle est partie au soleil, je réitère l’exploit en espérant que la pluie efface les traces de mon vice « sale ».

 

5/ Mettre un coup de pied à un pigeon dont on sait qu’il ne pourra pas décoller. Encore un « truc sale » que j’ai osé faire. J’ai honte. Je me suis excusée. Je lui ai même offert mon sandwich au thon. Et puis, pour être tout à fait honnête, j’ai, au départ, voulu faire une blague pour faire rire mes collègues de bureau. Je n’avais pas vu que l’animal n’avait qu’une patte. Une seule patte à laquelle il manquant des morceaux. C’était une patte moignon. J’ai couru au ralenti. Paf. Et la bête a décollé sous l’impulsion de ma Converse. La population ambiante m’a jeté un regard de haine. Je crois même m’être fait insultée. C’était mérité. Les gens qui font des « trucs (vraiment) sales » méritent l’insulte et la huée de la collectivité.

 

6/ Critiquer X avec Y et Y avec X… Et tout ça en restant ami avec X et Y (sachant que X et Y, eux ne se parlent plus). Très sale. Extrêmement sale. C’est ce qu’on appelle communément « diviser pour mieux régner ». Pas mon truc. Moi je n’ai pas besoin de diviser pour régner. Moi j’apporte ce que le peuple demande. Du pain et des jeux. Et c’est bien suffisant. Si le peuple n’est pas content qu’il aille sur un autre blog lire des articles sur les nouvelles technologies, le street-marketing ou les salons du développement durable.

 

7/ Déshabiller Paul pour habiller Jacques. L’hiver arrive. Il n’est pas très sympathique de déshabiller quelqu’un. Surtout que le chauffage n’est pas encore réenclenché dans la plupart des immeubles de la région parisienne. Alors si Paul n’a plus de pull pour se réchauffer, c’est sûr qu’il va claquer dans de brefs délais. Personnellement, je propose plusieurs options. Soit on laisse Jacques se geler les miches (il n’avait qu’à faire les soldes… Comme tout le monde !). Soit on décide de partager les vêtements. Ce qui impliquerait que Paul porterait le futal et Jacques le pull col en V. Bizarre.

 

8/ Dire « Merci » à quelqu’un qui vous annonce qu’il vous aime. Délicat. En même temps, si vous ne l’aimez pas, vous n’allez pas mentir et dire « Moi aussi ». Sérieusement. Il n’en reste pas moins que « Merci » est probablement la réponse la plus « sale » à faire en cas de déclaration intempestive. Au moins aussi sale que « Je ne suis pas prêt(e) pour une relation sérieuse » ou autre « Ce n’est pas toi, c’est moi ». Pourquoi ? A cause du sous-texte ! « Merci » est la forme primale de la politesse. Un gamin de 2 ans sait qu’il doit dire « merci » quand une personne lui donne ou offre quelque chose. « Merci » en amour c’est prendre et recevoir l’information. Et c’est tout. C’est un « truc sale » dans la mesure où le jet du « Je t’aime » est censé fonctionner comme un boomerang… Le « merci » fait du boomerang, un vague frisbee.

 

9/ Faire la morale à un mec de la Croix Rouge. Encore un « truc sale » que j’assume. Je ne donne pas d’argent à la Croix Rouge. J’ai un problème historique et peut-être aussi un peu psychologique avec cette institution. Vraiment. A chaque fois que je croise un jeune bénévole dans la rue et que ce dernier tente de me soutirer un prélèvement mensuel, je lui fais mon laïus. Je lui dis que je ne crois pas que la Croix Rouge serve à quelque chose. Ce qui provoque indignation et colère de mon interlocuteur. Je lui explique donc. Je suis Zerbib Sépharade. Je sais que pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Croix Rouge a visité des camps de concentration nazis pour faire des inspections. Elle n’aurait rien vu d’autre que des camps de prisonniers. Le bilan de la guerre ayant dénombré des millions de morts juifs, homosexuels, communistes, résistants, etc. de tous les âges et de tous les sexes, j’ai envie de demander… Qu’est ce qui a pu échapper à la Croix Rouge ? Si elle a vu quelque chose et n’a rien dit : elle ne sert à rien. Si elle n’a rien vu parce que la réalité des faits lui était cachée : elle ne sert à rien, non plus. Donc… Voilà. Je suis désolée mais je ne vous aiderai pas. Au revoir, Monsieur. C’est ce que je réponds. Je sais que mon procédé est « sale » (puisque le jeune gars est volontaire et veut probablement faire du monde un super terrain de jeu avec des skates partout et des glaces à volonté…) mais je dois bien avouer qu’il me distrait.

 

10/ Manger des gâteaux délicieux devant une personne au régime. Papa Zerbib est diabétique. Aime le chocolat. Les bonbons. Et les gâteaux (au miel). C’est un vrai bonheur de le torturer à coup de consommation intempestive de sucrerie. Sale. Sale. Sale.

 

… Et je vous laisse poursuivre cette liste sans moi ! N’hésitez pas à les publier ici, évidemment, afin que je voie à qui j’ai à faire. Je veux vous connaître. Je veux savoir les « trucs sales » qui vous encombrent. Il faut vous en décharger. Car soulagés de vos noirceurs, vous deviendrez les personnes les plus désirables du monde. Oui, du monde !

Je vous donne une claque de cowboy sur l’épaule (ça en fait des épaules, dis donc !) et vous recommande de revenir la semaine prochaine parce que… Parce que.

A bientôt les gens ! A mercredi !

C.P.A.

Ne pas partir dans tous les sens / Ne pas digresser

Posted in Introduisons nous..., Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on septembre 22, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens !

Au moment où je commence cet article, il est 11h01 et j’hésite encore à vous écrire. Ne vous inquiétez pas. J’ai une idée.

Je ne vais pas partir dans tous les sens. Je ne vais pas digresser.

Je ne vais pas vous décrire la couleur du ciel. Bien que le dit ciel soit d’un très chouette bleu aujourd’hui. Avec des ratures blanches dedans. Creusées à l’aide de petits râteaux par des avions miniatures. Le genre de petits avions de collection enfermés dans des cubes de plexiglas. Ornés d’une étiquette dorée indiquant leurs noms. Généralement des noms de con. Mirage. Tornado. Black Widow. Vautour. Typhoon. Des noms de con qui donnent envie de hurler « Tous aux abris » et de faire sonner la cloche à incendie. Ou, pour les plus cinéphiles (et les plus optimistes), d’avoir une pensée émue pour Tom Cruise mâchant un chewing-gum Hollywood à la chlorophylle sans sucre, la bouche ouverte. Avec des lunettes Ray-Ban miroir. Portant l’uniforme. L’écusson. Le front haut. Des cheveux des années 80. Ouais. Tom Cruise en vrai bonhomme. Qui séduit Kelly MacGillis déguisée en médecin. Ou en psychologue. Ou en comptable… Je ne sais plus du tout. Je ne me souviens pas du métier de Kelly MacGillis dans Top Gun. Complètement oublié. Peut-être parce qu’on s’en fout éperdument. Sûrement parce que l’essentiel, finalement, est que Tom Cruise finisse par lui attraper la bouche (et le reste) à la mode texane et par s’envoyer en l’air avec (pas en avion par contre) en musique et dans une sorte de clair obscur bleuté.

Je ne vais pas partir dans tous les sens. Je ne vais pas digresser.

Je ne vais pas revenir sur ma honte de la matinée. Mon rougeoiement intempestif de derrière mon écran. La tête qui chauffe. Les narines qui palpitent. Et les aisselles qui piquent. Oui, c’est bizarre d’avoir les aisselles qui réagissent à la honte, j’en conviens. Mais c’est mon cas. Dès que j’ai peur ou honte ou vit n’importe quelle émotion négative, qu’on se le dise, j’ai les aisselles qui piquent. Je coupe tout de suite la chique aux malotrus qui répondront que c’est probablement à cause des poils. Ce ne sont pas les poils. Ce n’est pas de leur faute. Je dois probablement avoir des terminaisons nerveuses mal placées. Ou peut-être que tout le monde connaît cette sensation mais qu’elle ferait partie des grands mystères de la création que tous et toutes camouflons sous le gros tapis poussiéreux de la loi du silence. Allez savoir. Enfin, tout ça pour dire que si vous aussi vos aisselles vous piquent lorsque votre meilleur ami sort par surprise d’un placard en hurlant « Bouh ! », vous n’êtes pas seuls. Je suis là. Et on peut en parler quand vous voulez. Tenez le vous pour dit. Bref. Où en étais-je ?… Ah oui. Je me suis sentie tartiflette ce matin. Vraiment. J’ai postulé à une offre d’emploi. Apparemment, dans le cadre d’une émission lambda, une production serait à la recherche de chroniqueurs et chroniqueuses (je cite) « Impertinent(e) (Oui, admettons…), Décomplexé(e) (Euh… Je ne sais pas… Oui ?), éveillé(e) (pas tous les jours… Pas à toutes les heures… Mais oui, on peut dire oui), vous avez beaucoup d’humour (je me fais rire régulièrement… Je me dis que c’est déjà pas mal…), vous incarnez votre génération (J’ai fait l’Actor’s Studio donc je peux incarner ce que vous voulez. Napoléon Bonaparte. Emma Bovary. Juliette Capulet. Donald Duck. Une table basse. Un gobelet de Coca-Cola. Une paire de baskets usagée. Vraiment. J’incarne le monde si vous voulez que je l’incarne. Je suis une professionnelle de l’incarnation) et dominez un sujet précis ». J’ai donc pris ma plume électronique et ai écrit le mail suivant :

Bonjour,
 J’ai 27 ans et je suis très intéressée par votre casting de chroniqueur…
Perso, ma passion c’est le cinoche.
L’audiovisuel.
Moi.
Acheter des vêtements jolis et pas chers.
Rechercher des emplois à mes amis.
Ecrire des articles sur mon blog.
Faire la chargée de production intermittente.
Boire des bouteilles d’eau d’un litre et demi… Par jour. Parce que c’est bon pour le transit intestinal.
Manger des frites avec de la sauce Barbecue qui a le goût de médicament.
Tenter de nouvelles expériences. Même mauvaises pour la santé. Ainsi, je sais que le cigare cubain pourrait potentiellement me tuer.
Réfléchir en fronçant les sourcils.
Collectionner les Converses.
Acheter des livres anciens. Parfois les revendre. Car aussi j’aime la littérature. Mais la vraie. Pas la toute moche.
 … Et plein d’autres trucs qui ne me reviennent pas.
 Je n’ai pas de bande démo. Mon CV est un CV de chargée de prod donc je pense que vous vous en moquez totalement. Donc… Ben je ne sais pas. Peut-être que je vais vous envoyer le lien de mon blog. Ouais. Je vais peut-être faire ça. Ouais. Ben le voilà : https://cecileparaccident.wordpress.com/
 Je ne sais pas comment conclure. Alors je vous dirai tout simplement « Au revoir ». C’est pas mal, je trouve. Je vais même rajouter un « Cordialement » (on ne sait jamais…).
 Voilà. Au revoir. Cordialement.
 

… Et j’ai oublié d’y mettre mon numéro de téléphone. Et une photographie. Et plein d’éléments un peu utiles lorsqu’on postule quelque part. Du coup, je me suis enflammée rouge derrière mon écran. Et je n’ai pas osé renvoyer un mail. Parce que j’avais honte. Parce que je trouvais idiot de renvoyer un mail signifiant que je n’avais pas de tête. Parce qu’en relisant l’annonce, je me suis rendue compte que je n’y correspondais absolument pas. Je n’incarne pas ma génération (comment incarner autant de monde ? Comment ??). Pas du tout. Même en portant des lunettes à grosses montures noires. Même en enfilant des slims qui me coupent la circulation du sang dans les cuisses. Même en buvant du Coca Zéro faisant de mon estomac une jolie passoire sanguinolente. Même en utilisant mon Pass Navigo. Même en téléphonant avec un kit mains libres. Même en vous écrivant. Je ne suis pas un étendard. Je ne me sens pas comme ça. Je n’aurais pas envie de représenter ma génération. Non parce que je pense ne pas vraiment en faire partie. Pas du tout. Surtout parce que j’imagine que « ma » génération ne se sentirait pas représentée par moi. Enfin je crois…

J’avais dit que je ne partirai pas dans tous les sens. Que je n’allais pas digresser.

Je ne vais pas vous rabattre les oreilles avec mon indignation face au peu d’attention accordée à l’orthographe dans le monde publicitaire. Je ne le ferai pas. Même si je trouve cela détestable. Même si cela me fait hocher la tête avec une moue d’institutrice catholique de 67 ans, à la retraite. Preuve par l’image :

… Sérieusement. Le 30 otobre ! Sérieusement ! Et le « C » ? Où il est passé le « C » ? Il est parti faire une croisière Costa ? Il a un cours de natation synchronisée jusqu’à 21 heures ? Il s’est caché derrière le « O » ? Il est écrit tellement petit qu’on ne le voit pas à l’œil nu ? Il a été lancé vers l’horizon tel un boomerang et on attend impatiemment qu’il revienne ? Il a été s’ajouter à un autre mot plein de « C » ? Pourquoi pas après tout ! Plus on est de fous, plus on rit. Où peut-on trouver ce « C » ? Dans « SuccCession » ? Dans « AccCident » ? Dans « AccCessoire » ? Dans « accCumuler » ? Où ?

Je ne vais pas partir dans tous les sens. Je ne vais pas digresser.

Je ne vais pas vous parler de ce film ahurissant sur lequel je suis tombée hier soir à la télévision. Sur une chaîne câblée. Ou TNT. Oh ! Peu importe… Une chaîne de pauvre, quoi. Hier soir, j’ai vu « Les Dents de la Mer » version forêt enneigée. Avec un ours dans le rôle du requin revanchard. Revanchard parce que je ne sais pas si vous avez remarqué mais dans la série des « Dents de la Mer », c’est toujours la même famille qui se fait attaquer par l’animal. A croire qu’une circulaire a été diffusée dans les fonds marins pour signifier que la qualité de cette viande-ci était exceptionnelle. Bref. C’était un film tout à fait étrange. Avec Anthony Hopkins que j’adore. Je l’aime beaucoup. Parce qu’il est classe comme seuls les acteurs américains savent l’être. Il a le regard dans le lointain et n’a jamais l’air stupide. Il porte la Canadienne comme personne. Il se perd en forêt pendant plus d’une semaine et a les dents toujours impeccables. Il est cocu mais ne suscite ni moquerie ni pitié ni autres sentiments avilissants. On l’aime. En face de lui, un des 45 frères Baldwin. D-ieu seul (et Wikipédia) sait lequel. Il est grand, joliment décoratif et joue de manière relativement médiocre. C’est bien pour cela qu’on a énormément de mal à savoir s’il s’agit de Stephen, Alec, José, Pablito, Gérard ou Fernand. Bref. En gros, si je devais résumer l’histoire (sachant que j’ai raté une grosse partie du début), on a deux mecs qui décident de se promener en forêt, se perdent et doivent jouer à Robinson Crusoé sans Vendredi. Ils chassent l’écureuil grâce à des pièges très ingénieux qu’Anthony créé de ses mains avec son couteau suisse. Ils se font courser par un gros ours marron qui mange leur camarade. Ah oui, pardon… J’avais oublié de préciser qu’ils se sont perdus à trois. Mais le troisième, on s’en fout. C’est un jeune mec avec des dreadlocks. Peu importe. Il meurt rapidement. Mangé par Winnie l’ourson. Ouais. Ce sont des choses qui arrivent. Finalement, les deux larrons réussissent à dézinguer la bête à poils. Pour être précise, c’est Anthony qui s’en charge. Oui messieurs dames. C’est Anthony Hopkins qui, en dépit de son grand âge et de son arthrite persistante, tue la bête du Gévaudan. Avec un pieu. Qu’il a (également) taillé avec son (désormais fameux) couteau suisse. Trop fort le mec. En plus, il fallait le voir, luttant contre son destin mortifère. Se mesurant à l’ombre gigantesque. Criant des « Vas-y ! Viens te battre !! » (Oui, il a fait Ours 3ème langue au lycée du Nebraska). Portant des troncs. Dépeçant la bête à main nue. Se tapant un méchoui avec l’autre grande tige inutile. Taillant dans la peau deux manteaux pour l’hiver. Parce qu’Anthony, avec son air bonhomme, est capable de fabriquer des manteaux avec manches, capuches, poches intérieures et extérieures et doublures sans fil ni aiguille. Et tout ça par -10°C. Sans chauffage. En pleine tempête. Je dois bien dire que cela a forcé mon respect, mon admiration et mon amour.

Je ne vais pas partir dans tous les sens. Je ne vais pas digresser.

 … Même si je me pose plein de questions sur plein de trucs et de machins. Par exemple, j’ai un gros problème avec la comptine « Lundi matin, l’Empereur, sa femme et le petit prince ». C’est une chanson qui me donne à penser. Vraiment. Elle me perturbe. Pour deux raisons. Je vais essayer d’être concise. Essayer… Raison numéro 1 : Pourquoi les paroles ne disent pas « L’Empereur, l’Impératrice et le petit prince » ? Parce que la femme de l’Empereur (la femme « légitime » de l’Empereur, s’entend…) est une impératrice. Je trouve un peu limite de ne pas l’appeler par son vrai titre. Presque vulgaire. Pourquoi pas l’appeler « sa bourgeoise » pendant qu’on y est ? « Lundi matin, l’Empereur, sa bourgeoise et le petite prince… ». Ca marche tout autant. Et c’est vulgairement assumé au moins.

Passons à la deuxième raison. Celle qui me paraît la plus inquiétante. D’après vous, qui chante cette chanson ? Plus précisément, qui est la personne qu’un Empereur, sa bourgeoise et leur rejeton mal élevé vont visiter tous les jours de la semaine rien que pour tenter de lui serrer la pogne ? Sans y parvenir qui plus est ! Ils frappent à la porte du mec… Lundi matin. Mardi matin. Mercredi matin. Jeudi matin. Vendredi matin. Samedi matin. Dimanche matin. Etcetera. Etcetera. En vain ! Le mec n’est jamais là le matin. Le mec est vicieux car il sait que la bande à Basile va débarquer à l’heure du tocsin mais il n’est volontairement pas là. Le mec aime bien l’idée de les faire saliver et de laisser leurs mains tendues vides. Bizarre. Pourquoi la famille royale ne le convoque pas au palais au lieu de déranger cochers, valets et petits pages ? Autant de questions auxquels je ne trouve aucune réponse et qui peuvent par moment me donner l’impression d’être la plus ignorante des personnes dans le monde entier.

Je ne vais pas partir dans tous les sens. Je ne vais pas digresser.

… Ouais mais c’est trop tard. La nuit est tombée sur cette journée bleutée qui m’a fait penser à Tom Cruise. Aux chewing-gums Hollywood sans sucre à la Chlorophylle. A Top Gun. A  Anthony Hopkins. A des comptines effrayantes. Au monde de l’emploi. Au mois d’ « Otobre » qui arrive en courant. Moi qui ne devais pas partir dans tous les sens. Moi qui ne devais pas digresser. Raté. J’ai oublié ce que je voulais vous dire. Donc je vais vous quitter et par conséquent, m’arrêter ici.

Je vous souhaite une chouette fin de semaine pleine de promenades dans les bois, de déjeuners entre amis dans des cabanes et de nouvelles rencontres labélisées « Cool & Sympa ». Je vous serre bien fort dans mes deux grands bras tout maigre… Tout simplement parce que vous n’avez jamais été plus désirables.

A très bientôt les gens ! A mercredi prochain !

C.P.A.

Y VOIR CLAIR!

Posted in Introduisons nous..., Les photographies par accident, Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on septembre 15, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens…

… Bonjour. Salut. Coucou de la main. Sourire qui provoque des points asymétriques sur mes joues bronzées par le soleil majorquin. Sourire qui découvre le bas de mes dents légèrement avancées. Hochement de tête significatif. Froncement des yeux. La totale. Bonjour les gens… Oui, bonjour. Hum. Oui. Salut.

Je suis un peu intimidée à l’idée de vous retrouver. Je dois bien vous l’avouer. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Enfin si. Je sais. Bref. Bon, je vous le dis.

Cet article est le 100ème de ce blog. Oui Messieurs ! Oui Mesdames ! Le 100ème ! Avant aujourd’hui, 99 billets. 99 billets plein de mots et de photographies. 99 billets avec un peu de ma vraie vie et énormément d’inventions réalistes (ou pas). 99 billets bien remplis. 99 billets généralement trop longs. 99 billets d’en moyenne 3 pages word – police Calibri – Taille 11 – Interligne 1,15. Ce qui fait en tout (attention calcul mental… Avec une calculatrice à côté pour vérifier tout de même !)… 297 pages ! C’est énorme ! J’ai écrit 297 pages de conneries ! Et je vais continuer en plus !

Autant que faire se peut, en tout cas… Parce que si ça se trouve, un jour, comme ça, sans crier gare, je serais définitivement vidée de mes sottises. Plus rien dans la tête.

Que des idées sérieuses. Que des réflexions pratiques. Que des considérations utiles.

Que des « Oui effectivement ces rideaux sont laids mais ils peuvent passer à la machine… Pas besoin de descendre au pressing de la place des Marronniers ! ».

Que des « Partons en Espagne pour nous ravitailler en bouteilles de gel douche ».

Que des « Essaie donc ce pantalon-short qui pourra servir au printemps, en été et  en automne ».

Que des « Ne passe surtout pas par le périphérique aux heures de pointe ! ».

Que des « Tu devrais essayer le fitness ».

Que des « J’en ai entendu que du bien ».

Que des « ça n’a pas bonne réputation ».

Que des trucs raisonnables. Que des machins carrés, rectangulaires, géométriques, tirés à la règle, précisés à l’équerre. Que des bidules qui me font soupirer à présent.

Le jour où je n’aurais plus que ça (si ce jour arrive), j’arrêterais soudainement de vous écrire. Et il en sera fini de Cécile Par Accident. Il ne restera que Cécile Zerbib. Née à Les Lilas. En 1983. Ayant fait des études de cinéma. Travaillant ici. Travaillant là. Habitant ici. Habitant là. Payant des impôts (en rentrant de vacances et en pleurant à chaudes larmes quand son autorisation de prélèvement dûment signée tombe dans la boîte jaune de la Poste). Se rendant à la piscine municipale 2 fois par semaine. 2 heures par semaine. Courant inlassablement  autour du stade de la Brossolette (son père est Brossolet, sa mère est brossolette !!) avec ses grosses baskets moches qui la font rebondir. Faisant ses courses au Monoprix. Payant avec sa carte bleue. Rangeant le ticket dans la poche arrière de son jean H&M acheté pendant les soldes d’été. Ayant des cartes de fidélité partout. Séphora. Nocibé. Yves Rocher. Body Shop. Esprit. Petit Bateau. Levi’s. Naf Naf. La FNAC. Virgin Megastore. Etcetera. Etcetera. Des tas de cartes qui gonflent son portefeuille déjà obèse et lourd des piécettes oranges qu’elle ne dépense jamais car elle ne sait pas compter. Des tas de cartes qui prouvent une seule chose. Une seule. Elle n’est pas fidèle. Elle change de crèmerie au gré du vent. Au gré de son humeur. Au gré de l’état de son compte en banque malmené par ses crises de boulimie vestimentaire.

Bref. Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, c’est le 100ème article. Normalement, j’aurais du vous écrire un article exceptionnel. A la hauteur de l’évènement.

Un peu comme si je fêtais un anniversaire. Avec un gâteau. Des amis. Des parents. Des appareils photos. Des flashs qui rendent les yeux tristes. Des éclairs qui rendent les yeux albinos. Des cadeaux. Des bougies. Du Steevie Wonder en fond sonore. Classique. 

Un peu comme si je célébrais un mariage. Avec une pièce montée. Des amis. Des parents. Des appareils photos. Des flashs qui rendent les yeux tristes. Des éclairs qui rendent les yeux albinos. Des cadeaux. Des chèques dans des enveloppes. Des mariés qui font la ronde. Des mariés qui sont portés sur les épaules. Des mariés qui sont soulevés sur des chaises. Des mariés qui sont secoués comme des bouteilles d’Orangina. Ou des boîtes de cachous Lajaunie Lajaunie… An-An.  Des mariés qui, à force de poser, ont fini par trouver leurs sourires « par défaut ». De la musique sans arrêt. Hava Naguila Hava Naguila Hava. Et tous les morceaux classiques du genre. Squatteurs indélogeables des soirées de festivités. Des chansons de couple montrant du doigt les célibataires encore assis. Les célibataires encore assis, offerts en pâture aux vieux oncles et aux vieilles tantes qui veulent fabriquer des noces idéales avec leurs propres célibataires « maison ». Ce qui ne marche jamais. Ou rarement. Car rien n’est plus inhibant qu’une petite dame inconnue à l’air affable qui vous demande votre état civil précis avec un contrat de mariage caché dans son dos.

Dans le meilleur des cas, les dits célibataires ne seront pas approchés mais seront salués d’un « A ton mariage » ou plus modestement d’un « A ton tour » de bon aloi. Ces interjections (très courantes chez les Zerbib Sépharades) ont une très étrange résonnance en moi. En effet, elles ne m’agressent pas particulièrement mais me laissent dans un embarras certain. Parce que, bien que je sente qu’elles sont pleines d’une certaine bienveillance, je ne sais jamais ce que je suis sensée répliquer …

Merci ? Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure réponse.

Personnellement, je me contente d’un sourire gêné suivi d’un Ouais hein…  Un Ouais hein… sous-entendant énormément de choses.

Par exemple ?

Ouais hein… On fait ce qu’on peut ! (le plus courant)…

Ouais hein… De quoi tu te mêles tu ne connais même pas mon prénom !! (En fin de soirée… Généralement lorsque mes chaussures sadiques ont bien réussi leur boulot de tortionnaire nazi)…

Ouais hein… Mon ami ne veut pas se marier avec moi donc c’est mal barré… (Euh… ça… Que dire… Ouais… Hein…)

… Encore une fois, cet article relève du grand n’importe quoi. Vraiment. En réalité, je voulais le commencer par des excuses en bonnes et dues formes. Ce que je n’ai pas fait. Ce n’est pas bien. Je ne voudrais pas que vous me preniez pour une mal élevée et que le cas échéant, (j’adore écrire « le cas échéant » dans mes courriers professionnels… Parce que ça me donne le sentiment d’être… Eh ben, professionnelle, justement !) vous pensiez que mes parents n’ont pas bien assuré le boulot. Je ne vous permettrais d’avoir un mauvais jugement de mes parents. Il n’y a que moi qui ai le droit de les critiquer et de me moquer d’eux (généralement sur ce blog). Voilà c’est dit. Donc je m’excuse bien platement. Parce que je vous avais promis que je reviendrai le 8 septembre. La semaine dernière donc. Et que je ne l’ai pas fait. Encore une fois, ce n’est pas bien. Je n’ai pas tenu ma promesse. Je mérite le fouet et la roue. Enfin peut-être pas. Disons qu’un petit soufflet suffira. Néanmoins, je peux tout vous expliquer. Et vous me comprendrez. Et vous me pardonnerez. Et peut-être même que vous m’aimerez (encore plus, pour certains… Tout court, pour les autres…). Je me lance. Alors voilà. Bon. Reprenons l’histoire depuis le début. Je saute une ligne pour fêter ça.

… Et hop. Saut dans le temps. Nous sommes le 29 août 2010. Ma sœur Pauline et moi-même sommes à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle-Les Français parlent aux français et tout le bordel. Nous avons le cœur en fête car nous prenons la route de Palma de Majorque pour passer une semaine de chouettes vacances. Nous avons de beaux maillots de bain. Nous avons fait l’acquisition de jolis atours pour faire la fête dans les bars à tapas. Nous étions motivés pour nous reposer dans le cadre d’un programme de débauche épuisant. Nous nous envolons. Nous atterrissons. Nous prenons le bus. Et nous arrivons à bon port. Empressées, folles comme deux paysannes qui verraient la mer pour la première fois de leur vie, nous décidons de jeter nos valises respectives dans un coin, de sortir nos maillots de prostituées et d’aller à la plage. Nous courons en faisant des sauts de cabris, en poussant des cris de blondes à bord d’une décapotable et plantons nos pieds (encore) tous blancs dans le sable (et les mégots de cigarettes) fin. Nous déployons nos serviettes de plage comme des étendards. Nous nous déshabillons dans un striptease bâclé et fonçons la tête baissée dans les vagues.

APARTE : En parlant de vagues, une petite pensée me traverse la tête. Je me dis que nous, les humains, avons des amusements étranges. Quand nous sommes à la plage, nous entrons dans la mer. Une fois dans l’eau, on note la création de 2 écoles. D’un côté, il y a les sauteurs. Ce sont ceux qui sautent pour que leurs têtes dépassent la crête la plus haute de la vague. Ils le font généralement en rigolant la bouche ouverte, les dents visibles, avec un air qu’on pourrait qualifier de stupide. De l’autre côté, il y a les sportifs à la petite semaine. Ceux qui s’éloignent du rivage en nageant la brasse… Attendent la vague… Plongent dedans en nageant le crawl… Et rebelote. Jusqu’à épuisement. Ouais c’est bizarre de faire ça. Moi je n’aime pas me baigner dans la mer parce que je n’ai pas confiance en la nature. J’ai peur de me faire mordre, piquer, empoisonner par une bestiole à la con. Je ne veux pas mourir suite à une baignade. Je trouve l’idée ridicule. Bref…

 

… De très grosses vagues. Pleines d’écumes et de restes d’aliments gonflés. Du vent. Du vent. Du soleil. Du soleil. Des vagues. Des grosses vagues. De fortes vagues. De très fortes vagues. D’exceptionnelles vagues. Exceptionnelles car intelligentes. Intelligentes car prenant ses combattants par surprise. Et frappant en plein visage. Paf ! De l’eau qui pique, de l’eau salée dans le nez, dans la bouche et dans les yeux. Ouverture des yeux. Vue floue. Vue très floue. Anormalement floue. Frottement avec les poings. Les yeux sont secs. Et pourtant tout est toujours en pointillés. Tout est toujours comme dans un tableau de Monet regardé de très près. Quelques secondes. Je réalise. Mes lunettes sont tombées dans la mer. Mes lunettes à montures transparentes sont tombées dans l’eau transparente. Je ne vois plus rien. Je tâtonne n’importe comment, dans la pesanteur de l’eau. C’est perdu. Je ne vois plus rien. Je ne vois plus rien. Je colle mes yeux devant ma montre. Je suis à Palma depuis moins d’une heure. Je ne vois plus rien. J’ai perdu un de mes sens. Je sors de l’eau comme une enfant de 4 ans en colère à laquelle on aurait volé son sceau Dora l’Exploratrice. Je m’assois nonchalamment sur ma serviette. Lourdement. Sans recherche d’effet qui mettrait en exergue mon corps parfait (façon de parler…). Mes yeux pleurent de l’eau. Je sale le sable de mes humeurs tristes. Le nez fait des bulles. Je ne vois plus rien. Je le prononce à haute voix. Je ne vois plus rien. Plus rien. 

J’ai donc passé ma semaine de vacances avec des lunettes de soleil (de vue). Ce qui m’a permis de parfaire mon imitation de Gilbert Montagné (qui était déjà bien aboutie) et de ne jamais admirer la réelle couleur des choses. Pour moi, Palma est une ville en noir et blanc la journée. En noir et jaune, la nuit. C’était très joli. J’avais l’impression de vivre dans une série de photographies des années 40. La seule preuve tangible que cette ville existait bien en couleurs est l’ensemble des clichés que j’ai réussi à tirer de mon gros Barney. Quelques exemples :

Le 4 septembre 2010 fut le dernier jour pare-soleil de mes vacances. Je retournais à Paris avec ma chère sœur et retrouvais ma famille et surtout mes anciennes lunettes de vue. Joie. J’avais juste oublié pourquoi je les avais changées à l’époque. Elles étaient rayées. Très rayées. A la vie en noir et blanc, s’en suivit une vie embrumée. Un peu comme au paradis. Certes, c’est très amusant mais ça l’est beaucoup moins lorsqu’on travaille sur un ordinateur. Et en l’occurrence, lorsqu’on écrit un blog. Vous me voyez venir… Voilà. Je ne vous ai rien écrit la semaine dernière car je ne voyais rien. Parce que j’avais mal. Parce que je souffrais. Parce que j’étais dans le flou. Parce que je vivais dans une épaisse brume. Parce que je nageais dans un nuage.

Voilà.

Ben oui, c’est tout. Voilà. Je n’ai rien d’autre à vous dire. En tout cas, aujourd’hui. Ouais, hein… Bon. Je vous laisse ici, à la croisée des chemins (pour paraphraser… Non, je ne vous dis pas… Recherchez vous même de qui est cette phrase, bande de feignasses !) et vous souhaite une excellente semaine pleine de ciel bleu qui réussirait à repousser les nuages humides jusqu’au bout du monde.

Je vous embrasse bien fort car le temps passé sans vous parler m’a fait réaliser à quel point vous pouviez être charmants… Et surtout désirables.

A très bientôt les gens ! A mercredi prochain !

C.P.A.

Je me mets sur « Pause »

Posted in Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , on juillet 28, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens !

Ce n’est qu’un au revoir mes frères ! Ce n’est qu’un au revoir ! Oui, nous nous reverrons en septembre ! Oui, nous nous reverrons !!


… Enfin, je dis ça. Je ne sais pas.

Peut-être qu’on ne se reverra pas.

Peut-être que j’aurais plus envie de vous voir.

Peut-être que je ne saurais plus écrire.

Peut-être que vous trouverez mieux à lire. Un autre blog. Un autre site. Un autre journal.

Peut-être que la fin du monde aura lieu plus tôt que prévu. En 2010. Au mois d’Août. En plein de milieu de vos vacances. En plein milieu d’un livre à suspens. En plein milieu d’une randonnée dans les Alpes. En plein milieu d’une phrase dans un anglais approximatif adressée à une jolie fille d’origine indéterminée. En plein milieu d’une soirée bariolée dans un marché nocturne. En plein milieu du démoulage d’un château de sable. En plein milieu d’un premier baiser mouillé sur les falaises d’Etretat. En plein milieu d’une idée lumineuse qui traverse la tête d’un génie qui aurait pu sauver l’humanité (s’il avait eu 5 ou 6 ans de répit). Hum. Non. En fin de compte, je n’imagine pas que la fin du monde puisse se dérouler en été. Je n’y crois pas. Les américains n’ont jamais fait de films d’apocalypse estivale. Pourquoi ? A mon avis, parce que c’est beaucoup plus amusant de réaliser des séquences de panique dans une ville remplie de travailleurs en costumes, en tailleurs, en talons aiguilles et chaussettes à motif Jacquard. Courant dans tous les sens. Se frappant les uns les autres à grands coups d’Ipad. Le stress atteignant son paroxysme via une destruction totale et définitive. La société de résultats explosant en mille morceaux. La société des « winners calculatrices » éructée dans des flammes jaunes, rouges et épaisses de fureur. La société de production et de consommation éternelles vomie à gros bouillon. Le monde recrachant Blackberrys, Iphones, attachés cases, cravates, lunettes à monture noires (appelées par un de mes collègues de bureau, « lunettes de langue de pute »… Je vous en parlerai plus tard…) et toutes ces saloperies d’accessoires à la mode (dont, moi la première, je ne peux désormais plus me passer).

Une fin du monde estivale serait de mauvais goût. Il me semble. Des hurlements d’humanité en tongs. Bob. Bermudas. Chemises à fleurs. Bouée en forme de canard autour du cou. Brassards enserrant les petits bras tout maigres des chiards bullant de la morve par le nez, par la bouche et par les yeux. Le sable. Les paréos de toutes les couleurs. Les corps disgracieux s’agitant en maillots de bain. Non. Je ne veux pas avoir ces images dans ma tête. Trop tard. Quand je ferme les yeux, plein d’images ridicules de touristes luttant contre les vagues tsunamiques sur des canots pneumatiques. De femmes étalant de la graisse à traire pour profiter des UV destructeurs ayant fait fondre la couche d’ozone comme la chaleur une glace à l’eau. De naturistes se réfugiant dans des forêts épineuses pour se protéger de la nature enragée.

Tout ça pour dire que… Ben… Pfff… Rien. Comme d’habitude. J’écris pour ne rien dire. J’écris juste pour vous divertir quelques minutes. Vous en avez besoin, car de deux choses l’une : soit vous êtes à quelques jours de votre départ en vacances et vous avez mis en route un compte à rebours en fond d’écran sur l’ordinateur de votre travail. Soit vous en revenez et vous êtes prêts à toutes les perfidies pour ne rien faire en l’absence de vos collègues aoutiens. Je suis donc la femme qui tombe à pic. Enfin, la fille qui tombe. Remarquez, on peut dire la femme aussi. Je ne sais pas pourquoi mais en dépit du rapprochement inexorable de mes 27 ans, j’ai toujours autant de mal à dire que je suis une femme. Je me sens encore très fille. Jeune femme à la limite. Et encore ! Uniquement, lorsque je porte des chaussures qui me font pleurer de douleur.

Bref. C’était un simple petit passage pour vous souhaiter d’excellentes vacances pleines de soleil, de sable dans les baskets, de sel sur la peau, de « Ooooh » et de « Aaaaah », de grands yeux ébahis, de rires en cascades d’eau fraiche et désaltérante, de maillots de bain qui rendent beau et épilé (sans avoir à subir la douleur afférente), de rencontres, d’aventures nécessitant le port de la machette (et son utilisation… Pour quoi faire ?… Rien de spécial. Faire joli, par exemple…) et de sourires blancs mis en exergue par une coloration intempestive de vos peaux. Et qui dit sourires blancs, dit retour de sourires blancs, dit début de conversation, dit obligation de se montrer désirable… Oui tous les chemins mènent à Rome (et à la désirabilité).

Je vous retrouve au mois de septembre pour de nouvelles histoires et péripéties… Par accident.

A bientôt les gens !

C.P.A.

Numéro 3 (Elle finira par me rattraper)

Posted in Introduisons nous..., Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on juillet 21, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens !

Aujourd’hui, pas le temps de vous raconter ma vie. Vraiment pas. Parce qu’il y a évènement dans la maison Zerbib. Non, pas de naissance. Non, pas de mariage. Non, pas d’obtention tardive du baccalauréat. Non. Mardi 20 juillet 2010 est une journée exceptionnelle. Pourquoi ? Pour deux raisons (et non des moindres !) :

Motif n°1 : Parce que c’est mathématique ! Le 20 juillet 2010 donne, si on additionne tous les chiffres : 20+7+2010. Ce qui fait 2037. 2+0+3+7 = 12. Et là, je vois vos grands yeux ébahis ! 1+2 = 3. Formidable ! Génial ! Incroyable ! Le 20 juillet 2010 correspond au chiffre 3. D’après l’arithmomancie (une putain de science exacte !), le 3, c’est tout simplement l’équilibre de l’univers. Sans le 3, impossible de poser une assiette sur un meuble sans qu’elle glisse et se fracasse par terre. Sans le 3, difficile de traverser la cour de récréation à cloche-pied sans glisser et se fracasser par terre. Sans le 3, douloureux d’être un bébé allongé sur une table à langer qui glisse et… se fracasse par terre. Ouais. Hum. Enfin, personnellement, je n’y crois pas. A l’arithmomancie. Déjà parce que je ne parviens pas à le dire à haute voix sans buter et bafouiller comme une imbécile. Aussi parce que je trouve qu’un chiffre en vaut un autre. Si quelqu’un me disait que j’étais un 3, un 7 ou un 1, je serais contente de la même manière. Peut-être parce que je m’en fous éperdument. Je m’en fous avec « transport » (j’aime ce genre d’expression très 19ème siècle. Cela me donne l’impression d’être un personnage d’un roman d’Emile Zola. Evidemment, pas une pauvrette. Une femme qui sait lire, mange chez le préfet avec son ami journaliste et n’a pas de suie sous les ongles… Tant qu’à faire, je préfère l’idée de ne pas me trouver dans Germinal ou dans L’Assommoir… Oui, j’ai des goûts de luxe ! Oui je veux porter des chapeaux à plumes comme au Crazy Horse !)  Parce que j’ai mes propres dogmes. Ils me sont dictés par Geoffrey. Je ne pense pas vous avoir parlé de lui. Je réfléchis. Non, je ne crois pas. Je ne sais pas si je dois le faire. Je ne suis pas sûre que cela lui plaise. Lui qui est tellement discret. Il est contrebassiste. Il ne parle jamais. Il n’aime pas parler. Il faut connaître le langage des cordes pour le comprendre. Il est minuscule et rentre dans une poche. Il s’assoit sur les épaules des gens et joue pendant des heures. Peu l’entendent. Geoffrey est mon ami imaginaire. Et celui de quelques autres qui aiment la musique de chambre.

Motif n°2 : C’est l’anniversaire de la petite sœur !

La toute petite. La toute dernière. Le bébé. Le gros bébé de 25 ans maintenant. 25 ans. Elle finira bien par me rattraper à un moment donné. Moi qui en a un peu plus de 26. Un jour, elle me dépassera. C’est ce que je me disais quand j’étais plus jeune. Beaucoup plus jeune. Vers 6 ou 7 ans. Je me rends compte que j’ai eu l’enfance relativement glauque. Persuadée que j’allais mourir la première. En permanence. La mort comme une obsession qui m’empêchait de dormir. Qui m’ôtait le goût des loisirs et des friandises. Qui me rendait tout insupportable. La simple vue du Panthéon parisien me glaçait le sang (« Tous ces hommes prestigieux » s’exclamait le directeur érudit de mon école primaire… « Tous ces cadavres putréfiés prestigieux » pensais-je en mon for intérieur… Je vous le confirme, j’avais ce genre de vocabulaire à 7 ans. Je faisais peur aux gens, y compris à mes parents…). Elle me nouait tellement le ventre qu’un jour, elle me provoqua une crise d’appendicite aigue. Ce qui me mena tout droit au lieu de villégiature de la « Dame en noir » : l’hôpital. Une semaine d’internat cloué au lit. Les yeux ouverts. Aux aguets. La terrifiante impression qu’elle allait m’emporter à tout moment. Et puis j’ai un peu grandi (pas beaucoup) et je me suis rendue compte que ma sœur ne me rattraperait pas si elle mourrait la première. Cela m’a rassurée pendant un temps. Un temps, seulement. Parce qu’en réalité, une fois ce constat fait, je me suis dit que je préférais finalement mourir avant. Pour ne pas souffrir et ne pas avoir de peine.

Pourquoi je vous dis ça moi ?… Ah oui ! C’est l’anniversaire de ma sœur ! Je lui ai fait de nombreux cadeaux. Majoritairement sots et inutiles. Histoire de changer de ceux qui font plaisir et élèvent l’esprit. J’ai fait des petits paquets ravissants. De toutes les couleurs. Bien pliés. Comme dans les vitrines de Noël des Grands Magasins. Les Grands Magasins sur les Grands Boulevards. Avec des nœuds qui bouclent comme des cheveux d’enfant zerbib sépharade de 4 ans. Avec des paillettes d’or qui collent aux mains.

Et surtout, avec un petit mot dessus. Ceux qui me connaissent et ont eu droit à un cadeau de ma part (je sais qu’il y en a quelques uns parmi vous… Démasquez vous bande de petits sauvageons !) savent fort bien que j’accorde à l’exercice du vœu d’anniversaire une plus grande importance qu’à celui du présent. Car le cadeau n’est qu’un support. Une enveloppe portant le message que vous allez faire passer.  Seul le vœu dit à son destinataire ce que vous pensez profondément de lui. Que vous le trouvez intelligent (cadeau associé : un livre que vous adorez et que vous faites partager à tout ceux qui vous semble capable de le comprendre). Que vous le trouvez beau (cadeau associé : généralement des accessoires poussant la joliesse de la dite personne à son paroxysme). Que vous le trouvez à votre goût (cadeau associé : 2 places pour n’importe quoi. Si la personne en question a quelques grammes de politesse en elle, elle vous amènera avec elle… Ou elle choisira une bonne copine à vous qui lui a tapé dans l’œil. Ça peut arriver aux meilleurs. Pas à moi. Parce que je ne suis pas parmi les meilleurs. J’entretiens une certaine médiocrité dans les « relations amoureuses » afin de n’être déçue de personne. Et ça marche. Je ne crois pas que je doive me réjouir de ce fait. Bizarrement…). Que vous ne pouvez pas le supporter et que vous vous êtes senti obliger de lui faire un cadeau (cadeau associé : la première chose qui vous tombe sous la main. Un présent pourri offert à votre précédent anniversaire. Une plante. Des bougies parfumées à l’anis. Des fleurs du métro. Une boîte de chocolats Mon chéri aux cœurs de cerises non dénoyautées. Un coupe papier. Un petit jardin japonais. Des conneries sans queue ni tête…).

Et mine de rien, l’écriture de ce mot, généralement jeté aux oubliettes ou entassé dans une pile de papiers administratifs, prend du temps. Le choix des verbes. Des adjectifs. De la ponctuation. Un vœu est une composition florale dont on essaie qu’elle soit de bon goût. Légère. Délicate. Raffinée. Et je n’ai toujours pas fini celui de ma sœur. Parce que je la vois tout le temps. Et que tout ce que je pourrais lui écrire me semblerait banal, creux et ennuyeux. Donc j’hésite. Donc je rature. Donc je recommence. Le front brillant de sueur. Sueur d’effort. Sueur de canicule. Sueur de peau grasse à problème acnéique. Et en restant avec vous, je perds davantage de temps. La page de papier blanc reste brillante. Comme de la neige. Je lui souhaite un prince charmant. Des idées merveilleuses à écrire dans ces multiples carnets (oui elle aussi écrit des choses… des choses intelligentes et pleines de réflexions pertinentes sur les doubles lectures. L’art florentin. Henri IV. La décolonisation et Arundhati Roy… C’est sur que cela vole plus haut que des histoires de vomi, de vendeur de tartes ou de voyage à Deauville…). D’agréables odeurs de pelouse fraîchement coupée. Du vent de la mer fouettant son visage. Du sable du désert dans ses chaussures. Des affrontements de regard avec le soleil indomptable. De la joie. Des toiles de De Vinci et du Caravage. Et j’efface tout. Ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça que je veux dire. C’est un peu évident de jeter de la poudre magique de bonheur sur sa petite sœur. C’est insuffisant. C’est impersonnel. Je veux lui faire la courte échelle. Lui mettre un trampoline sous les pieds pour qu’elle vole plus haut qu’elle n’aurait jamais pu l’imaginer. Lui installer un moteur sur son vélo pour qu’elle roule plus vite vers là où elle aspirerait aller. Je veux la pousser, la tirer, la propulser, l’envoyer au seuil de la porte de sa vie rêvée. Mais je ne sais pas comment faire ça. Je ne suis pas forte à ce point-là. Je suis juste la grande sœur. Pas beaucoup plus grande. Mais plus grande quand même. Par la force des choses. Par la force du hasard et de cet accident monumental qu’est l’existence… Oh la la ! Je viens de me relire. J’ai du perdre l’esprit. Il y a nécessité absolue que je redescende de mon perchoir pendant quelques minutes.

La page est toujours blanche. Je prends mon stylo noir. A plume d’oie. Très La Fontaine en fin de carrière. Et je n’écris que cela. Je ne sais pas si c’est bien. Mais disons que c’est peut être ce que j’ai trouvé de plus pertinent…

Joyeux anniversaire petite trainée ! (l’insulte change tous les ans. Il faut savoir varier les plaisirs.) 23 ans. 24 ans. Et 25 ans à présent. Si ça continue, tu vas vraiment finir par me rattraper…

Et… Voilà. Je vais partir. Je vais aller donner mon cadeau. Mes cadeaux ridicules et sans importance. Mon mot bizarre et incompréhensible pour qui n’est pas dans ma tête (et ne lit pas mon blog !). Je vous souhaite une excellente soirée pleine d’étoiles et de chaleur. Ainsi qu’un gros ventilateur de film américain.

Avant de vous quitter, une petite annonce : la semaine prochaine, je publierai mon dernier article avant la rentrée de septembre. Je vais donc tenter de l’écrire correctement. Avec des phrases pleines de mots inspirés, caressant l’intelligence et la qualité française.

Je vous serre bien fort dans mes bras. Un peu comme un câlin. Parce que c’est le genre de pratique de tarlouze qui rend désirable (dixit Simone, ma voisine de derrière la cloison).

A bientôt les gens ! A mercredi prochain pour de nouvelles aventures !

C.P.A.

Fête Nationale !!

Posted in Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , on juillet 14, 2010 by cecilezerbib

… Allons enfants de la patri-i-eu, le jour de gloire est arrivé !

Ben oui ! Le jour de gloire est arrivé ! Ben oui ! On est mercredi ! On est mercredi !

C’est le jour de l’article ! C’est joie ! C’est félicité !

C’est feu de la Saint-Jean un peu en retard !

C’est applaudissement après un spectacle réussi !

C’est cadeau d’anniversaire offert à la mauvaise date !

C’est ovation après un concert !

C’est ronde du muguet dans une cours de récréation de maternelle !

C’est solo de claquettes de Gene Kelly dans Singin’ in the rain !

C’est monologue d’Edouard Baer dans Asterix : Mission Cléôpatre !

C’est deux articles achetés pour le prix d’un seul !

C’est obtention du Bac avec mention très bien sans avoir révisé !

C’est grasse matinée jusqu’à 16 heures ! C’est grasse matinée aussitôt suivie d’un goûter avec sa farandole de tartines au beurre au sel de Guérande, de pains au chocolat et de croissants grands comme mon avant-bras !

C’est vision de Carla sans sa guitare qui s’emmerde sous le chapiteau avec son mari de poche !

C’est poursuite de diligence dans un western !

C’est pluie sur la tronche des militaires français lors du défilé sur les Champs Elysées !

… D’ailleurs, parlons-en. De cette pluie. De ce défilé de haute couture moche. Quand je me suis réveillée ce matin, j’ai vu des seaux d’eau tomber du ciel. Des baquets s’éclater sur le sol. Sur les fenêtres. Sur tout ce qui était solide. Des grands Z (qui veulent dire Zerbib… Zerbib ! Zerbib ! Renard rusé qui fait sa loi !) zébrant le ciel gris foncé. Des Z éclatants. Des Z qui donnent l’impression que D-ieu prend des photographies de nous, en bas. Je regarde le flash, me repeigne un peu et fait un sourire éclatant. J’aime être photogénique.

Bref. Je me réveille gentiment. Toute la maisonnée semble dormir. Puis, soudain, un bruit. Un bruit continu. Quelqu’un a allumé la télévision. Je jette un œil sur ma montre Flik Flak rose désormais trop petite pour mon large poignet d’adulte. Il est 10h00. Je me lève. Avance à pas de loup. Avec une perforeuse en fonte dans la main. Ne sait-on jamais. Peut-être est-ce un assassin qui souhaite me faire tomber dans un guet-apens sordide. Je fais encore quelques pas. Encore. Encore. STOP. J’arrête de respirer. Il ne faut pas que l’assaillant me voit venir avec mon arme contendante. Je penche la tête. Je fais le cri de l’alouette femelle en rut. La personne me répond par un grognement d’ours brun à la sortie d’hibernation. C’est mon père. Je cours dans ma chambre pour poser mon arme blanche. Et reviens au pas de course dans le salon.

Mon père regarde le défilé. Cette phrase en elle-même est un mystère. Je n’ai jamais vu mon père s’intéresser à ce genre d’évènement. Non qu’il soit antimilitariste mais disons que les manifestations nationales ne le mettent pas particulièrement en transe. Insuffisamment pour le faire se lever le matin, par exemple. Je le contemple avec attention. Il a l’air d’attendre quelque chose. Je m’assoie. Je tente de voir ce que le spectacle a de si intéressant. Quelques secondes de silence. Juste des roulements de tambours. Des « poin-poin » de trompettes. Des « poum-poum » de trombones. J’ose enfin une question.

Moi : Mais euh… Tu regardes les défilés maintenant ?

Papa Zerbib : Ouais… Vite fait… Comme ça…

Moi : Ah… Pourquoi ?

Papa Zerbib (il n’assumait pas encore son antipatriotisme chronique à ce moment de la conversation) : Pour rien… Pour voir…

Moi (qui ne vois rien et ne pourrais faire la différence entre Nicolas Sarkozy et son pot de fleurs d’épouse) : C’est qui qui (oui j’ai dit « c’est qui qui » mais on était le matin, je n’avais pas mes lunettes et j’avais mauvaise haleine) défile là ?

Papa Zerbib (qui était bien au courant pour quelqu’un qui « regardait pour rien et pour voir ») : Des armées africaines…

Moi (perplexe) : Ok… Et il pleut dans leur coin ? Parce que là, chez nous, c’est la fin du monde quasiment…

Papa Zerbib (révélant peu à peu sa perfide pensée) : Pas encore… Mais ça ne va pas tarder… Le ciel est noir au loin… A mon avis, ça va tomber quand ça sera aux militaires français de parader.

Moi : Oh l’autre ! Il est content !

Papa Zerbib : Mais non…

Moi : Si ! Si ! Tu regardes juste pour voir les élèves de Polytechnique se prendre une douche Tahiti sur la gueule !!

Papa : Qu’est ce qu’on s’en fout des polytechniciens ! Le mieux c’est de voir des escadrons de l’armée de Terre se prendre une rafale de grêlons !

Il est donc resté là. Devant la télévision. Et à l’entendre de loin, il n’a pas été déçu du voyage. Il s’esclaffait. Oh la vache, les déguisements foutus ! Ils sont à essorer les cons ! Vous noterez que, pour mon père, un uniforme est un déguisement. Ce qui reflète bien sa vision de l’armée française qui serait, selon lui, une « armée pour rire qu’on sortirait de sa boîte une fois par an pour lui faire voir la Capitale ». Ah merde ! ça s’arrête… Ah merde ! Quelques minutes de silence. Plus rien. Il doit probablement s’ennuyer. Regardez moi ce nain… Pas besoin de vous souligner de qui il a voulu parler. Trop évident. Il le déteste. Vraiment. Comme s’il le connaissait personnellement. Il n’aime pas ses fringues. Il n’aime pas son style de mafieux. Il n’aime pas son attitude. Sa voix. Ses pompes à talonnettes. Pour mon père, Sarkozy est « son gros naze ». Celui dont il aurait cassé la gueule tous les lundis matin à la sortie du cours de gymnastique au collège. Sans motif. Celui dont il aurait volé le sac de cours pour balancer toutes ses affaires par la fenêtre du troisième étage. Sans motif. Celui auquel il aurait fait faire ses devoirs de matières emmerdantes. Celui qu’il aurait appelé « Atchoum ». Avec motif. Pas besoin de vous faire un dessin.

… Soudainement, brusquement, alors que je ne m’y attendais plus. Mon père tape des mains. Il se marre. Ma mère est avec lui et l’approuve. Je retourne dans le salon. T’as vu Cécile ! Au tour des gendarmes et des gendarmettes de baigner dans la vinaigrette ! Ah ! Trop cool ! Bien fait ! Bande de tâches ! Et là, mon père qui part totalement en vrille. Ravi d’imaginer cette bande de couillons qui a cru passer entre les gouttes avec leurs chemises blanches immaculées ! On dirait des bougies en train de se dissoudre ! Ils vont fondre les mecs ! La gendarmerie française n’a pas l’air d’être waterproof ! Avec leurs képis ! T’imagines Cécile ! Bosser avec un képi sur la tête… Rien que le mot « képi » est un mot imbécile. Allez, je pars au boulot !… Ah mince, j’allais oublier mon képi ! Non mais t’imagines… Et je vous passe les détails. Les SMS envoyés aux copains pour qu’ils voient la noyade de ces malheureux à chemises collées. La remise à jour de son statut Facebook avec une méchante vanne de bon aloi. Et évidemment, un lien vidéo prouvant ses dires par l’image sur son récent Twitter.

Conclusion… Rien de spécial. Papa aime les nouvelles technologies et le gâchis de Fêtes nationales par la pluie.

Hum. Ouais. C’était un petit état des lieux de l’activité zerbibienne du jour. Il n’est que 14 heures. Papa espère que le déjeuner du président et des « invités exceptionnels » était avarié. Voilà. Bon, ben je vais vous quitter. Je vais profiter du mauvais temps pour ne pas bronzer et ne pas avoir bonne mine. Je vous conseille fortement de faire de même bien que cela ne tende pas à nous rendre spécialement désirables.

A bientôt les gens ! A mercredi prochain ! (Avec une petite annonce concernant les semaines à venir… Suspens insoutenable !!)

C.P.A.

Point de vue de Simone & Histoire myope

Posted in C'était mieux avant, Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , on juillet 7, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens !

Une fois n’est pas coutume, je commence cet article par un indice spatio-temporel. Aujourd’hui. Mardi 6 juillet 2010. 20h42. Voici pour le temporel.

Passons à l’espace. Ma chambre en friche. Ma chambre aux grandes fenêtres ouvertes. Laissant entrer le vent. Laissant s’insinuer le soleil couchant et l’immensité bleue striée de mousse au chocolat blanc. Soleil et immensité bleue en demi-teinte. Calmes. Vidés de leur agressivité. De leur rage. De leur colère qui brûle les peaux de roux. Qui soumet les cheveux de bruns. Qui fait baisser les yeux. Ou dans le pire des cas, fait porter des lunettes de soleil. Oui, j’ai bien écrit « dans le pire des cas ». Car, personnellement, je suis myope. Myope profonde. Myope pratiquante. Myope de bonne famille. Myope de pères en filles depuis une vingtaine de générations. Depuis que la lunette est lunette. Depuis que le Zerbib est Zerbib. Autant dire que je suis une myope de qualité. Une myope comme on en voit peu et comme on en voit flou. Une myope qui pourrait servir de baromètre si on décidait de créer une norme ISO en la matière.

Et comme tout myope attaché à sa culture de myope, j’ai, ce qu’on appelle, des « lunettes de soleil de vue ». J’explique cette notion aux propriétaires d’yeux en correct état de fonctionnement. Je vais utiliser un exemple concret. C’est parti. Nous sommes en septembre. La rentrée des classes. L’été indien. Le bronzage qui forme des peluches de peau. Le tas de dossiers sur le bureau. La flemme de travailler. L’envie de montrer ses photographies de vacances à tout le monde. Vous décidez de corriger quelques éléments de votre vie. Pour mettre de la plage et des parties de « strip-ping-pong » dans votre quotidien. Vous voulez changer. Changer de tout. Changer de copain (que vous avez trouvé moche en maillot de bain). De meilleure amie (que vous avez trouvée plus jolie que vous en maillot de bain). De sac de cours. De palette de maquillage. De patron. De chaussures. De vêtements. De lunettes de vue. De verres. De montures. De style. Les lunettes sont un véritable investissement. Au même titre qu’un appartement. Ou qu’un chien d’aveugle. Toutes proportions gardées, évidemment. Quand on prend le parti de faire l’acquisition d’une nouvelle paire de lunettes, on doit faire des sacrifices. Les vacances de l’année suivante. Son PEL. Son livret A. Les sorties du samedi soir avec les copains. Pendant 6 mois. Alors, bien entendu, lorsque le vendeur de loupes vous propose l’achat supplémentaire d’une paire de lunettes de soleil, vous refusez poliment. Avec un sourire triste. Car une foule de montures extravagantes de star italienne des années 30 vous aguichent au loin. Non ! Non ! Et non ! Aucun accessoire ne mérite la vente de mon corps sur le pavé déjà bien fréquentés de la Rue Saint Denis.

… Et là ! Ô miracle des stratégies commerciales ! Le vendeur m’annonce que je peux acquérir des vitres protèges-soleil pour la modique somme de… 1 euros. Je regarde dans le fond de mes poches d’intermittente du spectacle crève-misère… Et là ! Ô miracle des pannes de distributeurs Selecta en gare de Châtelet les Halles ! Il me reste une piécette qui, normalement, aurait du faire l’objet d’un échange avec une gaufre au cholestérol. La vie est bien faite, tout de même. Je me penche alors sur les lunettes de star, les essayant les unes après les autres, tentant des sourires exagérés à la Ava Gardner. A la Ava Gardner des pauvres. A la Ava Gardner avec une mauvaise vue. Avec des cheveux qui frisent lors des périodes de grande humidité. Mais surtout avec aucun talent pour jeter ses gants avec grâce, séduction et provocation aux visages des hommes.

Tout ça pour dire… Euh… Oui ! Pardon. J’essaie les montures. Je fais la descente des marches du Festival de Cannes. Et me prend les pieds dans le tapis. Le vendeur me pousse vers une petite étagère remplie de petites montures fripées. D’un autre temps. Tentant d’être jolies sans y parvenir aucunement. Elles sont les montures concernées par l’offre à 1 euro. Je les regarde toutes. Une à une. Il y a celle à monture fine. Dorée. En forme de papillon. Dont j’imagine qu’elles ne peuvent être portées que par une secrétaire d’université dont le seul plaisir dans la vie serait d’envoyer des élèves de bureaux en bureaux pour tester leurs résistances mentales… Non elle n’est pas pour moi. Deuxième candidate : deux ronds verts. Je ne les essaie pas. Je n’ai pas l’ambition de ressembler à un enfant de deux ans à la plage, planqué sous le parasol avec un râteau et un bob rose à volants. Troisième candidate. Monture en strass. Imitation Guess et consort. Bling. Bling. Bling. Suivante. Candidate numéro 4 : l’élue. Ou devrais-je dire, la « sélectionnée ». Parce que le terme « élu » induit la notion de révélation. Et on ne peut pas dire qu’entre ma paire de lunettes de soleil et moi, il y a eu coup de foudre. Loin sans faux. Disons que notre union s’apparente davantage à un mariage de raison. C’était la moins humiliante à porter. Elle se vendait au même prix qu’une gaufre à l’huile de palme et aux graisses de porc. Chacune y trouvait son compte. Elle sur mon nez. Moi derrière ses miroirs noirs. Toutes deux laides et méprisant l’apparence de l’autre. Mes lunettes de soleil de vue de myope font excellemment bien leur boulot mais j’aime les humilier en ne les portant que très rarement.

L’amour vache quoi !

Alors… Reprenons. Oui. Dans ma chambre, je prends l’air, le vent, la lumière et le soleil. J’attrape tout ce qu’il y a à capturer. Les sons du dehors aussi. Les disputes de moineaux. Les reniflements canins. Les griffures de chats en rut. Les engueulades des voisins du 5ème. Va vider la poubelle, Ducon, ça t’occupera les mains. Les hurlements hystériques du bébé insomniaque du rez-de-chaussée. Les jérémiades de la voisine de palier dont j’entends jusqu’à la respiration rauque et obstruée par l’âge, l’asthme et la médisance. La médisance surtout. Car c’est une vieille et qu’elle n’a pas d’autres occupations que de téléphoner à sa copine ou cousine (je n’ai jamais compris leur relation même l’oreille collée à la cloison) pour parler de gens que je n’ai jamais vu mais dont je connais désormais les secrets les plus intimes. C’est d’elle dont il sera question aujourd’hui. Du point de vue de Simone (on va l’appeler Simone… Je prends des précautions. Elle serait foutue d’avoir Internet !). Du haut de son studio au premier étage de mon immeuble petit-bourgeois de Saint-Maur.

Avec elle, tout le monde y passe. Durant mes longs mois de chômage, j’en ai entendu des vertes, des pas mûres et même quelques pourries…

Georges qui a des soucis de prostate.

Marie qui vient de perdre son mari mais a l’air de tout à fait s’en remettre. Peut-être dans les bras d’un autre type. Mais ce n’est pas sûr. En tout cas, elle est partie en croisière. Et on ne part tout seul en croisière (ça, c’est elle qui le dit…).

Martine qui est une sotte. Une sotte car elle est cocue depuis 15 ans et ne voit rien. Ou fait semblant de ne rien voir. Ce qui ferait d’elle une sainte. Ou une bien maline personne. Si elle le sait, elle doit le faire marcher sur la tête son Jacques. C’est peut-être pour ça qu’elle a toujours un nouveau bijou lorsqu’on la voit. Pas folle la guêpe. Elle sait où se trouve l’argent. Aucun intérêt à divorcer.

Un peu comme Emilie. Emilie, la fille de Gérard et de Magali. Pauvre Magali qui est décédée « dans un accident vasculaire » (ce sont des accidents qui n’arrivent qu’aux meilleurs d’entre nous…). Emilie fait payer son père. Lui, lui cède tout. Parce que c’est sa fille unique. Il a peur qu’elle ne l’aime plus s’il refuse de lui acheter une nouvelle motocyclette. Elle ressemble à Magali. Magali était comme ça. Elle ne pensait qu’aux choses que les autres pouvaient lui acheter. Heureusement pour Gérard, les affaires sont bonnes. Sinon, elles lui auraient bouffé le capital. Magali et Emilie même combat. J’aimais bien Magali mais il faut tout de même avouer qu’elle avait une sale mentalité. Un peu pute.

Muriel ne s’est pas mariée vierge. Avec Denis, ils ont vécu ensemble six mois avant le mariage. Ce n’était pas pour se faire des fonds de l’œil ou pour jouer aux Scrabbles en mangeant de la tarte aux pommes. Soyons logique. Et puis, quand on sait compter, on se rend compte que son premier est né sept mois après leur mariage. Personnellement, je n’ai jamais vu un prématuré de quatre kilos. Ou alors, elle a bien fait d’accoucher à ce moment-là. Sinon, ça aurait donné un bébé de sept kilos et de 72 centimètres. Elle n’aurait jamais pu le sortir par la voie naturelle.

Et puis pour revenir à Georges. Georges qui a mal lorsqu’il urine dans les toilettes. Du pipi rouge. Du pipi bordeaux. Du pipi inquiétant. Du pipi qui annonce une mort prochaine. Peut-être. Georges est orgueilleux. Il ne veut pas se faire ausculter la bistouquette. La zézette. La quéquette. Sans doute parce qu’elle est minuscule. Comme un auriculaire.

En parlant d’auriculaire, n’oublions pas Huguette, l’ancienne couturière. Ne parle que de l’époque où elle travaillait dans la mode. Soit-disant. Personne ne l’a jamais vu travailler dans le secteur. Je pense qu’elle dit n’importe quoi. Pour se rendre intéressante. Car la vie d’une couturière s’habillant avec des collerettes en dentelle de Bretagne, tout le monde s’en moque. Dans tous les sens du terme.

Je suis fatiguée parce que je n’ai pas fait de sieste. Je baille toute la journée. Ça oxygène le cerveau. J’imagine que c’est bien. Je n’y connais rien. Si ça se trouve, c’est très mauvais d’avoir de l’air dans le cerveau. Peut-être que ça le fait gonfler puis exploser. Paf le cerveau. Morte dans un accident de la tête. On n’est pas médecins ! Même si ça ne semble pas bien difficile de le devenir…

… Quand on voit le fils de Mathieu. Il est d’une bêtise crasse ce garçon. Il n’articule pas une phrase sans cracher sur son interlocuteur. C’est dégoûtant. C’est comme la dernière fois dans le métro, j’ai vu une jeune fille charmante. Elle devait avoir 19 ans. Ou 18. Jeune quoi. Elle était fraîche. Avait de beaux cheveux et une belle robe. Et elle a craché par terre. Et s’est frottée le nez du poing. Elle m’a fait l’effet d’un camionneur. J’étais estomaquée. Elle était sale à vomir.

Personne ne vient la voir sauf le facteur qui est gentil même s’il est noir (Oui, messieurs dames, elle a dit ça !). Il y a des gens très bien chez eux aussi. Il élève son fils tout seul. Sa compagne s’est barrée avec un autre type. Non je ne sais pas si lui aussi est noir. Peu importe. Elle non plus je ne sais pas si elle est noire. Ce n’est pas ça que je raconte. Laisse moi te raconter. Il élève son fils tout seul. Avec son salaire de facteur. Ce n’est pas tous les jours facile. Je le plains beaucoup. Je ne sais pas quoi faire mais j’aimerais bien l’aider. Je n’ose pas lui proposer de l’argent. Il le prendrait mal. Ou bien il me considèrerait comme la vieille folle de L’Oréal. Celle qui se fait racketter par tout le monde. Y compris par le Président de la République.

Mon voisin juif (c’est mon père ! C’est Papa Zerbib !) a dit à sa femme qu’il aurait bien aimé taper dans le compte en banque de la Bettancourt. Il n’aurait pas été gourmand. Juste 150 000 euros. Pour acheter une résidence secondaire au soleil. Il est pragmatique ce monsieur. Je l’aime bien. Même si sa femme et ses enfants sont bruyants, le critiquent et se moquent tout le temps de lui. C’est vrai qu’il est drôle. Il parle très vite et parfois, on ne comprend pas ce qu’il veut dire. On dirait qu’il parle une autre langue. Les mômes lui ont donné un sobriquet dont j’ignore s’il le prend mal… « Le Kosovar ». En même temps, cette famille se crie dessus de manière générale. Le manque d’habitude. Avant ils habitaient en pavillon. Avaient une piscine et des arbres partout (Je ne sais pas comment ces informations lui sont parvenues. C’est un mystère digne des statues de l’Ile de Pâques…). Moi je n’aurais pas quitté ça pour habiter en appartement. C’est absurde. Ces gens sont absurdes. Même si l’odeur du dîner préparé par la femme est souvent délicieuse.

La femme est folle, j’ai l’impression. Elle a peur tout le temps. Elle craint pour la vie de ses grands enfants adultes. Elle rôde dans l’appartement jusqu’à ce que tout le monde soit entré. Avant, elle ne trouve pas le repos. Le voisin l’engueule un peu. Il faut les laisser vivre. Il a raison. Mais je la comprends. Le monde est dangereux. J’ai peur de sortir de chez moi aussi. Tout peut arriver. Des accidents. Des voyous. Des fous dans la rue. Des meurtres. Des viols. Elle a deux filles. Elles ne se ressemblent pas.

La petite est plus jolie.

La grande est toute maigre du haut. Elle a des grands bras inutiles (Euh… Non !). Elle a un air bizarre. Elle fait du jogging de bon matin. Je n’en vois pas l’intérêt. Courir n’est pas un sport. C’est une action. On court après un bus. On court après le temps. On court pour arriver à l’heure. Pour arriver à temps. Pour fuir quelque chose. Quelqu’un. Courir pour le sport, c’est comme sortir sa bistouquette (car la « bistouquette » est un de ses sujets de prédilection) devant la cuvette, attendre deux minutes, ranger le matériel (elle l’appelle également comme ça…) et tirer la chasse.

Si je pouvais lui répondre à travers la cloison, je lui dirais qu’il faut parfois sortir sa bistouquette pour rien pour comprendre que le tirage de chasse est important. Mais je pense qu’elle s’en moquerait. Et qu’elle me trouverait encore plus étrange.

… Hum. Rien à ajouter. Je vais m’en aller. La semaine prochaine, je ferai un meilleur article. Je parlerai de beauté, de joliesse et de collections de porte-clés.

Je vous souhaite une bonne fin de journée pleine de rafraîchissements gratuits. Et une augmentation de votre taux de désirabilité (le port des vêtements légers aidant…).

A bientôt les gens ! A mercredi prochain !

C.P.A.

L’article rêvé par accident

Posted in C'était mieux avant, Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on juin 30, 2010 by cecilezerbib

Bonjour les gens !

Date : mercredi 30 juin 2010. Heure : 9h55. Lieu : mon bureau de production perché dans les hauteurs. Elevé dans les arbres. Caché par les feuilles vertes débordant de sève et de résine collant aux doigts. Mais surtout aux fenêtres.

… Vous l’avez compris. J’ai replongé. J’écris de nouveau pendant mes heures de travail. Ce qui n’est pas bien. Je m’en veux beaucoup. Néanmoins, aujourd’hui, je n’ai pas d’autres choix. Si j’agis comme une employée modèle, vous n’aurez pas d’article. Vous n’aurez rien à lire. Que dalle.

Enfin… Vous pourriez toujours vous rabattre sur les actualités. J’imagine qu’il y a de la nouvelle qui croque sous la dent. Comme tous les jours. Un tremblement de terre. Une bombe. Un attentat. Des revendications. Des manifestations. Des arrestations. Des matchs de football. Des vuvuzelas en chocolat. Des visites d’hommes politiques par monts et par vaux. Des poignées de main de bonshommes. Des sourires appuyés et tenus par des épingles. Des costumes Givenchy faits sur mesure. Des chaussures à talonnettes qui brillent. Sarkozy qui me fait de plus en plus penser à un troll malfaisant. Obama qui a la classe américaine et pourrait porter un costume tyrolien sans jamais frôler le ridicule. Sarkozy. Obama. Deux visions de la communication présidentielle. Pour prendre un équivalent cinématographique, je dirais qu’Obama est « Le Parrain » et Sarkozy « Le Grand Pardon ». Obama, Marlon Brando, Al Pacino. Sarkozy, Roger Hanin, Richard Berry. Obama, Francis Ford Coppola. Sarkozy, Alexandre Arcady. Disons que ce n’est pas le même standing. Obama. Sarkozy. Berlusconi, l’homme orange. L’homme qui tente de se rapprocher physiquement de Liza Minelli. Merkel. Merkel qui a une tête de professeur d’allemand au lycée Martin Luther King de Bussy Saint Georges. A peu de chose près, elle aurait pu en être. Merkel. Je ne sais pas pourquoi mais dès que son nom est prononcé, je me sens obligée de le répéter de cette manière : Merkel. La qualité Merkel.

Je dois avoir des tocs. Ou une maladie mentale plus grave. Peu importe, après tout, je fais extrêmement bien illusion en société. C’est le principal. Paraît-il. Bachelot. Borloo. Tournedos. Maginot. Ohé ohé matelot. Matelot navigue sur les flots… Euh… Il semblerait que je me sois perdue en conjoncture. Reprenons. L’actualité. Obama. Pacino. Arcady. Sarkozy. La qualité Merkel. Bussy-Saint-Georges. Liza Minelli. Et toute la bande à Basile. Et toute la bande à Baader. Et toute la bande à Bonnot. Toutes disciplines confondues. Avec tout ça, il y a de quoi s’occuper.

Mais non. Je viens à vous. Parce que je vous ai promis. Parce que j’ai juré d’être là tous les mercredis. J’en ai même craché sur le mur de mon blog. Ce qui n’est pas bien hygiénique, j’en conviens, mais permet de prouver ma bonne foi. Je viens à vous en dépit de l’urgence de mon écriture, ma peur de me faire surprendre par le patronat. La terreur d’être renvoyée. D’être mise à la porte avec mon carton d’affaires. Comme dans les films américains. Avec ma plante verte sous le bras. Avec mon bocal et mon poisson rouge. Que j’aurais appelé Stella. Ou Kimberley. Ou Yvonne. Un nom de nana. Un nom de gonzesse. Je l’aurais nommée ainsi pour me sentir moins seule dans ma condition de femme. Parce que je suis entourée de messieurs. Toute la journée. De leur odeur d’après rasage. De transpiration. De sac de sport. De chaussettes. D’humidité. De poils. De tee-shirt porté deux jours de suite parce qu’ « il ne sentait pas mauvais ». Idem pour le calbute. Pour le fute. Et tout ce qui rime en –ute. Parfum d’homme naturel, sans muscle, sans gel et sans coupe de cheveux parfaite dont on ne peut ni dire qu’il est agréable ni qu’il ne l’est pas. Juste une vague transparente et flottante qui s’impose dans l’air. Comme les moustiques en Camargue. L’eau et le fioul dans la mer. Les types lourds et pauvres en humour dans les boîtes de nuit. Des mots sans faute d’orthographe dans un dictionnaire Larousse.

Bref. Normalement, mon article aurait du être bon. J’avais une idée qui vous aurait plu. Dont je pense d’ailleurs faire mes choux gras la semaine prochaine. Quand je suis rentrée hier soir dans ma maison zerbibienne, j’étais très motivée. J’avais le feu sacré. Je me suis jetée sur mon ordinateur comme la misère sur le pauvre monde. J’ai ouvert mes logiciels. Mes machins. Mes trucs. Mes photos. Tout. J’étais prête…

Et c’est à ce moment là que Mimiche débarque. Elle veut que je prépare des salades. Tout de suite. Maintenant. Alors que je m’apprête à lancer mon bonjour hebdomadaire sur la Toile. Je tente une négociation. Demande une demi-heure. Refus catégorique. Un quart d’heure. Voix qui augmente sensiblement de volume. Ton qui devient légèrement désagréable. Emploi abusif de l’impératif. Je décide de céder face à la vindicte maternelle. Je traîne les pieds jusque dans la cuisine. Mes instruments sont prêts. Couteau affuté.  Passoire à trous. Légumes apeurés. Et moi. Le bourreau. Je me rends compte que j’aime beaucoup débiter les légumes en petits morceaux. A grande vitesse. Clac clac clac, dit le couteau à la planche. Rchouiiiiite, s’esclaffent les corps défaits des légumes glissant dans la passoire. Flap flap flap, résonnent les peaux des cadavres en tombant nonchalamment dans la poubelle. J’ai dégommé du monde. J’ai fini. Avec le sourire, je reprends le chemin de mon inspiration contrariée…

Et c’est à ce moment là que Mimiche revient. Elle veut que je lui explique comment fonctionne son portable. Pas le temps. Pas le temps. Pas envie. Je lui signale l’existence d’un livre peu ragoutant (j’en conviens tout à fait) qu’on appelle communément un mode d’emploi. Elle insiste. Je refuse. Elle me supplie avec des yeux d’enfant de 5 ans. C’est dégueulasse. Elle sait que je ne peux pas résister aux enfants suppliants. Je lui tourne le dos. Elle jette une nouvelle carte. Le reproche. Je bouche mes oreilles. Je ne dois pas rentrer dans le conflit sinon je sais fort bien qu’elle va gagner. Puis elle remet ça. La voix qui augmente de volume. Le ton qui devient franchement désagréable. L’emploi abusif de l’impératif. Encore une fois, je cède. Elle est contente. Me tend son portable imbécile pour le cours magistral. Comment mettre le réveil. Comment décrocher en cas de double appel. Comment valider l’envoi d’un SMS. Comment changer de sonnerie. Comment. Comment. Comment. Pourquoi. Pourquoi. Au bout d’une obèse demi-heure, j’ai fini. Soulagement. Je rampe sur le chemin de mon clavier impatient.

Et c’est à ce moment là que nous allons manger. Je me hâte. Tout va vite. Tout va bien. J’appelle l’heure bénie de mon blog à grands cris. Je débarrasse. Je fais la vaisselle. Je range. J’essuie. J’apporte. Je rapporte. Je déporte. Je remporte. Il est 22h55. Je suis devant mon ordinateur. Je note un « Bonjour les gens ! » assez las. Je recommence 5 fois mon introduction. J’ai le débit ralenti dans ma tête. Je ferme les yeux dix secondes pour me réinitialiser.

3h58. Je regarde mon ordinateur. Des choses sont inscrites sur la page Word de mon article. Je n’y comprends rien. Il est question des Corrs. De films institutionnels suédois. De Marc Lavoine et d’une vieille tante morte. Puis d’allitérations en –r. En –f. En –t. En –Z. Je vous en fais partager un passage :

Au soleil d’hiver. Et des nuits alanguies. Et les cinq chef d’œuvre de Chagall. Je voudrais partir à Cuba pour fumer des cigares dégueulasses et manger du chili con carne. Le téléphone sonne mais personne n’a envie d’y répondre parce qu’on a peur d’avoir des nouvelles affreuses. Papa me dit qu’il ne s’y rendra pas car il donne des cours de corde à sauter à la Sorbonne. Pauline aurait rêvé faire ça. Elle est jalouse de lui et a décidé de peindre toutes les photos de lui en jaune pour se venger. Il me manque énormément et c’est dommage qu’il ne veuille pas s’excuser. Mais je ne plierai pas devant lui. Jamais. Il a besoin que je lui tienne tête pour avancer dans la vie et devenir meilleur. La musique c’est chouette quand on la joue à plusieurs. Comme la WI. Mon patron ressemble à un personnage de Lost. En moins drôle et en moins charismatique. En moche quoi. fffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffzetgzgtvdgsdrezzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz,h elj’tp »r’k^tttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttjkykjgbb ;ttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttmmmmmmmmmmmmmmmm. Je ne sais pas de quoi je parle mais je parle bien. De nos jours c’est essentiel de parler bien de ce qu’on ignore. Je crois que mon stagiaire me hait parce que je porte les mêmes lunettes que lui. Mon bureau mesure 1m40 sur 80cm. C’est une taille correcte. Je suis intriguée par le distributeur Sélecta de ma gare. Il distribue tout gratuitement. Ou rend trop de monnaie. Je vais y faire mes courses pour le goûter. Depuis peu, je dors la porte fermée. J’ai peur de mourir dans mon sommeil. Du feu. De me brûler. De souffrir et de me noyer. Tout ça dans mon sommeil. Il fait chaud. Le port du mini-short est une bonne idée pour qui a chaud dans son lit et dans sa couette en foie gras de canarfq.fjakkkkkkkkkkkjùk                                         cecilezerbibcecilezerbibcecileparaccidentcecileparaccident@gmail.comcecilezerbib@hotmail.fr Faut que je relance tout le monde. Faut que je gagne. Faut que j’y arrriive. Sinon j’aurai honte devant tout le monde. Je ne suis pas si libre que ça. En fait. J’ai peur des gens. J’aime pas les tongs dans la rue. Les tongs en plastique.

Les pieds des gens. Les ongles sales comme des mains de mécaniciens. Les ongles rongés comme des mains d’adolescent boutonneux. Les croûtes rouges. Les talons en gruyère. Les pieds des gens me donnent envie de tout vomir. J’ai envie d’écraser les pieds des gens avec mes grosses chaussures. Et faire semblant de ne pas l’avoir fait exprès. Pour rire. Pour faire peur. Ma salade était bonne. Les légumes étaient bien coupés. La sauce était parfaite. Mimiche fait de très bonnes sauces. Je la déteste quand elle met du chou-fleur. Elle rate les légumes farcis. Ils tombent à côté de la poubelle à côté des poils de cul des voisins. T’as vu. Pauline hurle dans son sommeil. Mon blog n’est ly que par 36 personnes. Ridicukle ? Elle n’aime pas son travail. Elle préfère creuser des trous et manger des glaces sur la plage. Moi aussi je crois que j’aimerais faire ce métier. Papa veut aller à la retraite comme les vieilles personnes pour réparer les canalisations. Ce qui ferait plaisir à Mimiche qui fait la sieste le samedi après midi. Rudy va se marier demain et je n’ai pas acheté de robe parce que je ne veux pas m’habiller comme la mariée. Je ne mettrais pas de costume en flanelle parce qu’il fait humide. Et que la flanelle ça gondole. Mon professeur d’hébreu devrait se faire détartrer et parler moins fort. Cela fait trembler l’eczéma dans mes oreilles. J’ai mon cahier et ma trousse. J’ai oublié mon livre. J’espère que quelqu’un voudra me prêter ses cours. Ce n’est pas un temps pour jouer au golf. C’est con d’acheter des crayons si tu fais l’économie sur les gommes et les tailles crayons. Autant acheter un porte mine. C’est plus économique et social. Je n’ai jamais vu une fille plus nulle que ça en maths. Elle est nulle à chier la pauvre. Elle ne comprend rien. A mon avis, elle est un peu con et feignaslsee ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;ng A lille, il fait froid je n’irai pas à son salon de pauvre. Elle est mal élevée et croit avoir raison alors que c’est moi qui ai raison. Je lui ai fait un doigt téléphonique. Elle l’a vu je crois. Elle est sûrement vieille fillem ou           jhf gourmande.

… Ne me demandez pas de quoi il retourne. Je n’en ai aucune idée. C’est ce que j’ai trouvé à mon réveil. J’ai corrigé quelques fautes pour améliorer la lecture du malheureux que ça intéresserait (d’un point de vue psychiatrique… parce que d’un point de vue littéraire, je ne crois pas qu’il y ait grand-chose à en tirer !). Ouais.

Je suis désolée. Non seulement cet article est vide et nul mais en plus il est bizarre et effrayant. Parce que vous savez ce qui me traverse la tête quand je dors. Hum. Je crois que je vais y aller. Vous laisser m’analyser à loisir. Je vous souhaite une excellente semaine, pleine de joie et de félicité. Profitez du soleil pour porter ce que vous voulez (y compris des tongs si vous avez de beaux pieds… Car c’est vrai que c’est dégueulasse les pieds mycosés… Bordel !) et vous montrer désirables aux yeux du monde.

A bientôt les gens ! A mercredi prochain !

C.P.A.

Petite journée ordinaire : du football amateur, un cadeau parfait et une énigme catholique

Posted in Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on juin 23, 2010 by cecilezerbib

Hello les gens !

Mardi 22 juin 2010 à 22h14. Très longue journée.

Réveil laborieux. Les cheveux dans les yeux. Les yeux dans les cheveux. L’haleine féline indiquant la prise d’un dîner trop riche en cholestérol la veille. Des échos dans les bras. Des chœurs de l’armée soviétique dans les jambes. Un carrousel de chevaux de bois stupides et gueules ouvertes tournant sans cesse dans mon cerveau encore enroulé dans sa couette.

… Oh non ! C’est pas vrai !! Réveil en retard !!! Réveil acompagné de son chapelet de mots impolis. Mal élevés. Mal éduqués. Mangeant les pieds sur la table. Entrant dans une pièce sans frapper. Se curant le nez en public. Crachant sur les trottoirs. Volant les ballons des gosses à la sortie de Disneyland. Des gros mots. Du palabre obèse. Des tricots de lettres obscènes. Des putains. Des merdes. Des bordels. Des chiures. Des chiasses. Des enfoirés. Des cons. Des abrutis. Et tous ceux que j’oublie.

Aux côtés de tout ce beau monde, s’excite la précipitation. Qui fait courir. Qui rend bizarrement efficace. Plus rapide. Douche éclair. Choix de l’habillement sans réflexion. Effectué à un rythme régulier. 90 pulsations à la noire. Tac. Slip. Tac. Soutien-gorge. Tac. Chaussettes. Tac. Tee-shirt. Tac. Pantalons. Tac. Pull. Tac. Chaussures. Tac. Prête pour le maquillage. Pour cette étape, le tempo s’emballe. La faute aux brosses. Aux plumeaux. Aux balayettes. Aux lingettes. Aux poudres. Aux paillettes. Aux couleurs. A tous ces trucs sensés rendre jolie. Ou du moins acceptable en société. Etape réglée en cinq mouvements : mélange. Frottement. Etalement. Retouche. Regard de biais dans le miroir de la salle de bain.

Avant le top-départ, café décapsulé. Descendu à la même vitesse que la première série de shots Tequila citron lors d’un enterrement de vie de garçon dans un sordide club de striptease de bord d’autoroute. Ingurgité à la même cadence que la cuillère d’huile de foie de morue hebdomadaire des filles Ingalls. Tasse vide posée dans l’évier. Avec l’espoir un peu fou qu’elle décide de se laver et de se ranger dans le placard de son propre chef. Entraînant dans son mouvement, les casseroles, les assiettes, les verres et les couverts de la veille. Je crois en ce rêve.  En une vaisselle qui se prend en main. J’espère qu’il se réalisera un jour. En attendant, mes colocataires zerbibiens leur inculquent les rudiments d’hygiène nécessaires…

Et la journée commence. Les transports. Le travail. Le match de l’équipe de France de football en Afrique du Sud. Contre l’Afrique du Sud. Tout le monde qui en parle. Tout le monde qui a un avis sur la question. Tout le monde qui (paradoxalement) s’en fout. Situation bizarre. Comme si toute une entreprise décidait de commenter les couleurs de cravate de son grand chef. Ou d’organiser des élections sur trois semaines pour définir la marque du papier d’imprimante. L’équipe de France qui prend un but. Un deuxième. Presque un troisième. L’équipe de France qui comprend enfin les règles du jeu et met un panier sans le faire vraiment exprès. L’équipe de France qui perd. L’équipe de France qui enlève ses crampons et rentre à la maison. Sous les huées. Les collègues du bureau qui ont la mine triste. Qui y ont cru jusqu’à la dernière seconde. Les collègues qui se sentent obligés de se choisir une nouvelle équipe d’adoption. Pour rester dans la course. Les plus prudents deviennent brésiliens. Argentins. Italiens. Les parieurs impénitents se métissent en coréen. En algérien. En grec. En mexicain. Volonté d’une victoire de seconde main. Pour lever les bras et crier. Pour se peindre le visage en vert. Pour souffler dans des shofars multicolores qui rendraient un éléphant sourd comme un pot.

Reprise du travail. Téléphone. Fax. Mail. Ordre. Contrordre. Priorité. Réunion. Briefing. Prise de note. Compte rendu. Rendez-vous qui se fixe. Rendez-vous qui s’annule. Rendez-vous qui se déplace.

Fin de la journée. Fermeture du bureau. Trousseau de clés qui tinte comme une cloche de Pâques débarquant de Rome.

Nota Bene : Bonjour l’ami Catholique ! Si tu peux m’expliquer cette histoire de cloche, de colombe et de Saint-Esprit en provenance de Rome pendant les fêtes de Pâques, cela serait fort sympathique… Par ailleurs, maintenant que je te tiens, petit catholique perdu et érudit, je voulais savoir s’il y avait une différence entre le « Saint-Esprit » et D-ieu (le D-ieu normal… Celui de tout le monde). Non parce qu’à la fin de vos prières, vous dîtes « Au Nom du père, du fils et du Saint-Esprit »… Qui est le père ? Joseph ? Ce n’était pas D-ieu le père de Jésus ? Quand vous dîtes le fils, vous parlez bien de Jésus ?… Ce n’est pas très clair cette histoire… Non ?

… Reprenons. Au revoir le bureau. A demain. Je vais faire des courses. Anniversaire du grand-frère dans les prochains jours. Date importante. Monsieur Rudy célèbre ses trente ans. Il est loin le temps où il suçait son pouce en regardant « Ca cartoon » le dimanche soir en pyjama. Il est loin le temps où il hurlait à la mort si Mimiche lui confisquait son « Kiki de tous les kiki ». Il est loin le temps des fleurs où l’on n’avait pas peur. Où le printemps avait un goût de miel (ou quelque chose comme ça…). Je cherche un cadeau. Et comme tous les ans, j’ai du mal. Je traîne mes Converse dans le Forum des Halles. Entre dans tous les magasins. Regarde les articles de haut. Un peu comme si la Reine d’Angleterre visitait la Halle aux vêtements de la zone industrielle de Claye-Souilly. Tout est moche. Rien n’est assez bien. Rien n’est à mon goût. Rien ne correspond à mon conception du cadeau. Je téléphone à toute la Terre. A toute la planète Rudy. Je glane des idées ici ou là. Je me rends très rapidement compte que je n’aime jamais les idées des autres. Non qu’elles soient mauvaises. Bien au contraire. Certaines sont même excellentes. Le problème est que je n’apprécie pas de me baser sur des hypothèses incertaines qui ne viennent pas de ma propre tête. Si je dois faire une faute de goût, j’aime autant pouvoir en réclamer la pleine et entière maternité. Question de principe.

Cela me fait d’ailleurs penser à une anecdote racontée il y a quelques années par un ami. Dans sa famille, lors des fêtes de Noël, était organisé un tirage au sort déterminant à qui chaque membre devait faire un présent. Le frère de mon ami était tombé sur son grand-oncle. Pour lui, le choix du présent était évident. Il courut à la FNAC et acheta le plus et gros livre qu’il pouvait trouver sur Fernandel. Le jour de la naissance de Mister JC, le frère rempli de fierté tendit le cadeau à son oncle. Ce dernier l’ouvrit, regarda son neveu, le remercia et ajouta un tonitruant « Super… Mais pourquoi ? ». Il ne comprenait pas la charmante attention. Il n’avait jamais été particulièrement fan de Fernandel. Le frère de mon ami s’était complètement planté. Il a eu la honte de sa vie, a provoqué l’hilarité générale mais a offert un cadeau inoubliable. Partant de cet exemple légèrement désastreux, je me dis que, quitte à être à côté de la plaque, autant s’y trouver à 4 ou 5 kilomètres.

… Au bout de quelques heures d’errance, j’ai fini par trouver mon livre sur Fernandel.

Mon album de Grand Corps Malade (cadeau surprenant de ma sœur pour mes 24 ou 25 ans).

Mon sac vert fluo (cadeau de l’espace que j’ai osé faire à ma sœur pour ses 14 ou 15 ans… Vous noterez qu’elle a la rancune mauvaise. Attendre plus de 10 ans pour me rendre la pareille. Il faut vraiment qu’elle ait l’esprit dérangée…).

Ma chemise noire bling-bling probablement issue de la ligne de vêtement créée en cachette par le fils rappeur de Nicolas Sarkozy (cadeau de mon frère pour mes 26 ans… J’ose imaginer que cet achat est la conséquence d’un pari ridicule avec un autre membre de ma famille. Ou une preuve qu’il me déteste comme je me tue à le dire depuis des années. Cette dernière phrase pourra faire l’objet d’un futur article. Ou pas.).

Mes baskets enclumes (lourde offrande faite à mon père pour son quarantième anniversaire… il s’agissait de chaussures Adidas épaisses comme des parpaings et aussi dangereuses qu’un pavé dans la tronche d’un CRS pendant les révoltes de mai 1968).

Ma paire de boucles d’oreilles de gitane (cadeau que j’ai offert à une amie de 10 ans qui n’a jamais voulu se faire percer les oreilles pour cause de phobie… des aiguilles. Justement.).

Un livre de photographies de Leonardo di Caprio (moi à ma sœur… Il me restait de la monnaie sur le billet de 200 francs que j’avais cassé pour l’occasion…).

Deux petits albums pour rangement de photographies argentiques… à l’heure du numérique (don probablement recyclé d’une connaissance vague qui s’est sentie obligée de m’offrir quelque chose pour mes 20 ans. Ce qui prouve qu’il n’est vraiment jamais utile de se forcer à faire des cadeaux. A moins qu’on veuille se débarrasser de ses vieilleries façon vide-grenier).

Mon nain de jardin (Ah ma jeunesse lycéenne ! Avec un de mes grands copains de l’époque, nous avions établi un concours de cadeau d’anniversaire lamentable. Nous étions plein de ressources. Coffret de livres Harlequin. Kit de jeux de plage pour pré-nourrisson. Décapsuleur-montre Ricard. CD single de Larusso hurlant sa colère contre la méchanceté et la guerre. Le point culminant a été atteint avec le nain. Il a gagné…).

Mon pull à la mode (très à la mode certes. Mais me provoquant des irruptions cutanées proches du psoriasis. Merci maman. Merci papa…).

J’ai mon cadeau. J’ai tout ce qu’il faut. Encore un anniversaire qui risque de devenir historique. Encore un objet à noter dans la liste des présents surprenants car absolument non désirés puisque hors de toute pensée rationnelle. Je me dis que ça reste néanmoins moins sordide qu’une « box » à la con. Pour moi, un des phénomènes les plus flippants en terme de relations humaines. Plus de choix. Plus de réflexion. Plus de prise de tête. On offre le catalogue de la redoute version « prestation de services ». Beurk. Catalogue incomplet qui plus est. Un week-end de rêve à Londres all inclusive… Mais pas de billet de train pour y accéder. Un massage aux trois algues… Mais pas de rinçage postopératoire. Un dîner prestigieux… Mais pas de couvert sur la table. Un relooking total… Mais pas de miroir pour constater les dégâts. Bref… Ne m’offrez JAMAIS ça.

Je rentre à la maison. Je cache ma hotte de Mère Noël en avance ou sacrément en retard. Je dîne en vitesse. Je prends mon ordinateur. Je note quelques bêtises pour égayer (ou pas) votre mercredi. Il est très tard. Mes yeux se ferment. On n’est pas en finale. On n’est pas en finale. On n’est, on n’est, on n’est pas en finale. Fernandel parle à une vache. Fernandel est déguisée en prêtre. Grand Corps Malade ne chante pas mais raconte une histoire sur une musique d’ascenseur. Je reconnais ma petite sœur non plus à sa tignasse électrique mais à son sac luciole qui brille dans la nuit. Ma chemise noire Bling-Bling est impeccable dans la penderie de ma chambre. Attendant son jour de gloire. Papa retire ses baskets avec effort comme s’il s’extirpait d’une armure du XIIIème siècle. J’ai peint mon nain de jardin en vert et l’ai rendu à la forêt son milieu naturel. Tout se mélange. Tout devient noir. Je dors à moitié.

… Donc je vais m’en aller. Je vais vous laisser là. Je vous souhaite une excellente journée. Vous recommande de choisir vos cadeaux seuls avec étude. Car c’est l’intention qui compte. Paraît-il. Ainsi que la beauté de l’emballage. Et surtout (surtout !) la qualité littéraire du petit mot d’accompagnement. Hum. Je crois que tout est dit. Ah non ! Voilà : ce n’est pas parce que la France ne gagnera pas la Coupe du Monde cette année que vous devez négliger votre toilette intime et ne plus faire les démarches nécessaires pour rester désirables. Non mais !

Allez. A bientôt les gens ! Peut-être à vendredi ! Sûrement à mercredi prochain !

C.P.A.

Informer le patronat

Posted in Le cinéma « pfffiou-pffiou », Petit trip zerbibien with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on juin 16, 2010 by cecilezerbib

Hello les gens !

En direct de mardi soir. 23h24. Fraîchement rentrée de mon bureau de chargée de production perchée dans les cimes des arbres. Avec plein de dossiers à traiter. De problèmes à résoudre. De questions à poser. De textes à écrire. De réponses à formuler avec étude et courtoisie. Je m’y jetterai à corps perdu, à corps défendu, à corps tout nu (euh non, peut-être pas !) dès demain matin. A la première heure. A l’heure du tocsin. A l’heure où blanchit la campagne.

Maintenant, je suis là pour vous. Pour vous, mes 8 fidèles lecteurs.  Pardon. Peut-être un peu plus. Quoiqu’il en soit, j’émiette mon sandwich « tranche de dinde-moutarde forte-concombre au vinaigre » sur mon ordinateur. Entre deux mots, une bouchée. Entre deux mots, 16 projectiles qui se suicident  sur mon écran. Balayés d’un revers de la main droite. Main droite suintant. Couverte d’une fine pellicule. D’une deuxième peau constituée de gras, de sauce et de vinaigre. Vinaigre sur-odorant qui s’attaque à mes petites éraflures. Picotements légers et multiples. Pas très agréable.

Allez… Un verre d’eau. Et c’est parti.

Aujourd’hui, je passe vous voir en coup de mistral. Pour vous raconter une petite anecdote. Une de ces historiettes que j’apprécie tout particulièrement. Un de ces récits que j’aime partager avec mes camarades de labeur, entre un café, un déjeuner, un chewing-gum, 98 appels téléphoniques, un autre café, 23 rafraîchissements de boîte mail, une plaisanterie grivoise suivi de clins d’œil appuyés, encore un autre café, des tremblements nerveux, des coursiers qui vous jettent une lettre au visage, un paquet de bonbons, un nouveau café, une envie d’hurler sur ce putain de stagiaire débile qui ne comprend non seulement rien à l’audiovisuel mais aussi strictement rien à la vie en général, une pause-clope après 7 ans d’abstinence, un 5ème café et un hurlement sauvage qui sort sans retenue de ma bouche lorsque mon boss me demande pour la 16ème fois de la journée si j’ai bien rappelé le CNC. Bordel !

Hum. Reprenons. Cette petite histoire nous ramène quelques années en arrière. Je commençais tout juste à travailler. J’étais jeune. Mal peignée. Mes petites dents de lait tentant vainement de rayer la moquette ou d’arracher le parquet. Ou l’inverse. Ou les deux en même temps. Peu importe après tout. Puisque je tentais vainement de le faire. Amusante et terrible époque où j’avais salement mal aux gencives. Bref. J’avais un patron que je n’aimais pas trop. Comme d’habitude. Parce qu’il était sot. Laid. Avait mauvaise haleine. Mâchouillait sa propre salive toute la sainte journée, au point de réussir à en fabriquer une sorte de pâte nauséabonde. Remettant régulièrement à sa place sa grande mèche grise et grasse. Se frottant le visage à deux mains avec énergie. Se grattant la tête. Laissant ainsi tomber une foule d’habitants blancs sur toutes les parois. Y compris sur mon ancien bureau en verre. Se curant le nez du bout de ses ongles sales. Fabriquant des microbilles qu’il laissait rouler et s’écraser sur le sol.

Je l’appelais Mortifère. Parce qu’il m’agaçait tant et si bien que j’avais des envies de meurtres à son endroit. Vêtu du même pull violet pendant des semaines entières. Traînant derrière lui une odeur de rue. Une odeur de métro. Une odeur de plein de gens mélangés. Une odeur de foule de retour d’un grand footing collectif. Et le son de sa voix languissante. Insupportable miaulement de gros chat imbécile. Mollesse. Fainéantise. Incompétence. Illogisme. Je travaillais avec le seul travailleur de la production développant des projets anglais mais incapable de communiquer en anglais. Le seul travailleur de la production voulant monter des projets espagnols mais incapable de communiquer en espagnol. Le seul travailleur de la production parlant dans une langue aussi indéterminée qu’incompréhensible. Personnellement, pour attraper le sens de ses aphorismes, je devais froncer les sourcils, voire fermer les yeux pour ne me concentrer que sur sa voix. Pour ne pas me laisser déconcentrer par l’extérieur. Par le téléphone. Par les gens du dehors. Par la chasse d’eau du voisin du dessus. Par les autres collègues gloussant derrière l’épaisseur des écrans de leur ordinateur. Le seul travailleur de la production détestant lire des scénarios. Haïssant regarder des films. Ouais. Raisonnement aussi absurde que d’imaginer un pompier qui ne supporterait pas l’idée de se brûler. Un chirurgien qui rechignerait à la vue du sang. Un professeur qui ne souffrirait pas la vue d’un tableau noir. Grotesque. Et c’est bien là qu’était l’embarras. J’étais l’assistante d’une personne ridicule. Tout le monde le savait. Tout le monde me plaignait. Tout le monde me parlait avec méfiance les premières fois. Pour vérifier si je me rendais compte de ma situation. Si je comprenais l’humour. Si j’étais sensible aux sarcasmes. C’était le cas. Dès lors, tout le monde me souhaitait bon courage. Tentait de me soutirer des informations croustillantes. Pour rigoler entre collègues. Entre vrais professionnels.

Mortifère aimait deux choses.

La première : passer 4 minutes par jour au bureau pour me poser exactement les mêmes questions. Si j’allais bien. Si tout allait bien. Si le bureau allait bien. Si nous avions eu des nouvelles du coproducteur anglais. Si nous avions eu des nouvelles du coproducteur espagnol. Et moi de lui expliquer comme je l’avais fait la veille et le ferait le lendemain (sans nul doute) que nous ne risquions pas d’en avoir car les dits producteurs attendent de nos nouvelles concernant leur proposition de contrat. A ce moment-là, il tombe des nues. N’a jamais entendu parlé de ces contrats. Contrats que je lui ressors en version papier pour la 8ème fois en 8 jours. Il promet de les lire pour demain. Réalise qu’il ne comprend ni l’anglais ni l’espagnol. Me demande de lui faire une synthèse. Synthèse déjà faite et réimprimée. Il plie la synthèse en 7 et la fourre dans la poche arrière de son jean trop court. « On » en reparle demain. Et il s’en va. Ce qui n’est pas plus mal. Ce qui est même mieux. Car s’il reste, j’ai le droit à sa présence dans mon dos. Avec son portable. Un de ces téléphones incroyables qui n’ont jamais existé ailleurs que dans « Retour vers le Futur » ou un de ces films des années 80 et 90 où le futur nous apparaît complètement dépassé aujourd’hui. Avec ce (putain) de portable, il jouait. Il s’amusait à effacer les numéros dont il n’avait plus besoin. Avec des bips. Bip. Bip. Bip. Cela pouvant durer des heures entières. Un soir, n’en pouvant plus, j’ai d’ailleurs pris la décision d’en finir. J’ai profité d’un de ses nombreux passages aux toilettes pour intercepter l’animal sonore et le cacher. Le souci a été que j’ai été légèrement prise de court et que je l’ai jeté dans le petit réfrigérateur. Et qu’il y est décédé dans de terribles souffrances. Mortifère n’en a jamais rien su car j’ai balancé son cadavre dans la Seine le lendemain matin.

La seconde : me demander des « états des lieux », des « récapitulatifs », des « résumés » et « informations pratiques ». Jusque là, rien de bien méchant. Tous ces « petits points » devaient être rédigés sous forme de mails clairs avec des mots soulignés, en gras, en italique et/ou en couleurs. Je suivais ces indications à la lettre. Histoire de rentrer dans le moule. D’attraper une « méthode » de travail rigoureuse. De devenir une vraie employée modèle qui mériterait son adresse mail attitrée, une signature numérique de bon goût (avec logo de l’établissement, s’il vous plaît) et peut-être un jour, une carte de visite cartonnée en impression couleurs haute définition. Sauf qu’évidemment, avec Mortifère, mes messages « ne passaient jamais ». Je mets les mots « ne passaient jamais » entre guillemets, non parce qu’il n’appréciait pas mon travail. Non. Mais tout simplement parce qu’il ne comprenait pas qu’ils venaient de moi. En effet, notre grand sot à pull, cheveux et ongles sales me re-transférait régulièrement mes propres mails. Les annotant d’un « POUR INFO » en majuscule. La première fois que j’ai reçu un de ces messages, j’ai été le voir.

Moi : Euh… Mortifère… C’était quoi ce mail que tu m’as envoyé ?

Morty : Ouiiiiiiiiiiiiiiiii heeeeeeuuuuuu. En faaaaiiiiiiiiit, pour résumeeeeeeeeeeeeer, j’ai reçuuuuuuuuu un maaaiiiiiiil avec les indications que je t’avais demandé hier soir donc je me suis dit que ce serait bien si tu les avais.

Moi : Ah bah c’est très gentil… Mais le mail venait de moi en fait.

Morty : Ah. Alors j’ai bien fait de le renvoyer alors. Ce sont des infos intéressantes.

Moi : oui en effet. Mais je les avais déjà puisque c’est moi qui ai trouvé les informations en question.

Morty : quelle question ?

Moi : Je ne comprends pas.

Morty : Hier soir, je t’ai demandé un point sur le dossier X. J’ai eu des éléments par mail. Je te les envoie, c’est simple.

Moi : Tout à fait. Mais ce n’est pas la peine de me les renvoyer puisque c’est moi qui ai écrit le mail avec les éléments.

Morty : Quel mail ?

Moi : Euh… Le mail que tu m’as transféré « Pour info » (je fais des guillemets dans l’air pour l’aider à comprendre) était un mail que je t’avais envoyé.

Morty : Ok. C’est chouette car tu sais ce qu’il en est maintenant.

Moi : Oui. Et toi aussi.

Morty : Ben penche toi dessus aujourd’hui car moi j’ai eu le temps d’étudier tout ça hier soir quand je l’ai reçu.

Moi : Mais moi aussi.

Morty : Toi aussi tu l’as reçu hier soir ? Tu l’as reçu deux fois ?

Moi (je prépare une corde et cherche un clou au plafond pour abréger mes souffrances) : Mais non ! C’est moi qui ai cherché les infos et écrit le mail que tu as reçu.

Morty : Oh peu importe, tu sais.

Moi (abandonnant… Car c’est vrai qu’au final, on s’en foutait un peu) : c’est vrai.

Morty : Je te laisse 10 minutes pour lire le mail et on s’en parle sérieusement…

… Il n’a jamais compris. Jamais. Pendant les quelques mois de labeur absurde que j’ai effectué dans cette société, j’ai régulièrement cherché des documents pour lui. Lui, mon patron moche et bizarre. Patron moche et bizarre qui n’a jamais réussi à faire le lien entre mon identité virtuelle (celle qui comprenait ma signature numérique de bon goût accompagnée du beau logo de la société) et mon moi réel (celle qui soufflait quand elle le voyait arriver devant la porte vitrée. Celle qui ne comprenait pas pourquoi il frappait à la porte s’il avait la clé de la dite porte dans la main. Celle qui était dégoûtée par la neige pelliculaire tombant lentement sur son bureau…). Ouais. Lors de ma dernière matinée de travail dans cette société, je lui ai écris un mail pour le remercier de notre collaboration (comme il est poli de le faire).

Objet du mail : POUR INFO, je m’en vais. J’ai attendu toute la journée. Pas de réponse. Pas de commentaire. Ni par mail. Ni oralement. Rien. Et à 19h00, je suis partie. Il n’était pas au bureau. Longtemps, je me suis demandé s’il avait enfin réalisé qui j’étais. Grâce à ce mail. Ou pas.

Ou pas, car finalement, je n’ai jamais su si, « pour info », il ne m’avait pas transféré l’annonce de mon propre départ. Allez savoir.

Bon… Ben ça sera tout pour aujourd’hui. Ça restera une anecdote. Déjà pas mal. Je tenterai de passer vous voir vendredi. Mais pas encore sûre. J’ai des rendez-vous importants. Plein de dossiers à traiter. De problèmes à résoudre. De questions à poser. De textes à écrire. De réponses à formuler avec étude et courtoisie. Je vous souhaite une journée qui provoque des levés de pouces et des cris de joie dans les rues. Et, pour info, sachez qu’il ne vous ai toujours pas permis de cesser d’être désirables.

A bientôt les gens ! A vendredi j’espère !

C.P.A.